Voila pourtant, malgré ce qu’en dit Asselineau, ce que l’on peut penser à l’extrême gauche sur cette
question et qui est moins idiot qu’une simple sortie de l’UE par la voie légale, au
bénéfice d’un patronat qualifié de « national » :
Pour simplifier : rupture avec l’UE et tous les traités existants oui mais repli
nationaliste derrière le drapeau bleu-blanc-rouge commun aux exploiteurs et aux exploités...Non ! Et cela ne se fera pas en douceur dans les salons feutrés de la bourgeoisie mais dans la rue et espérons le en liaison avec les autres peuples européens.....
L’échelle politique dans laquelle nous voulons nous battre est bien celle de l’Europe, celle des peuples, ce qui n’empêche pas de prendre au passage tout ce que nous pourrons prendre au niveau national......
Il reste à gauche des forces conséquentes qui se réclament de la
construction européenne, selon eux pervertie par les « libéraux ». En
fait, l’Union européenne, telle qu’elle est, est un édifice construit contre les peuples et les travailleurs
d’Europe. C’est clair, non....
Dès le Traité de Rome (1957) qui est l’origine de l’UE
actuelle la construction
européenne avait d’emblée comme pierre angulaire la libre concurrence, le « libre marché » capitaliste.
Pourtant l’Europe est la bonne échelle du combat des travailleurs
européens. Mais rompre avec cette UE, dénoncer tous les traités
existants construire une Europe sociale des travailleurs ne se fera pas en douceur...
Sortir de l’Euro serait une nécessité pour un peuple européen qui
serait le seul à s’être soulevé, à s’être emparé du pouvoir.....
Néanmoins présenter actuellement, dans le cadre du capitalisme, la seule sortie de l’Euro et de l’Europe comme la panacée est un
leurre....
Outre le fait qu’il s’agit d’une mesure agressive visant à redonner à
« son » capitalisme des parts de marché au dépens de ses voisins grâce à
la possibilité de dévaluer (sauf si tous les pays sortent de l’euro
évidemment) cela entraînera deux conséquences néfastes...
1) l’accroissement de la dette extérieure qui sera immédiatement augmentée du taux de dévaluation...
2)
Une augmentation du prix des importations se répercutant sur
l’inflation..... Jacques Sapir qui a établi un plan de sortie de l’Euro
reconnait que « l’inflation imposera des dévaluations régulières (tous les ans ou tous les 18 mois) » pour maintenir le taux de change.....
Toutes
les situations de dévaluation de la monnaie ayant entraîné à peu près
partout une austérité accrue pour les travailleurs....
Avant cette sortie possible et de dernier recours de la monnaie
unique un éventuel gouvernement révolutionnaire des travailleurs devrait déja prendre des
mesures qui la rendront possible sans catastrophe pour les gens du
peuple....
1) Socialiser toutes les banques en expropriant, sans indemnités ni
rachat, les gros actionnaires (à l’échelle nationale faute de pouvoir le
faire, dans un premier temps, dans toute l’Europe.....
2) Refuser de payer la dette détenue par les capitalistes...
3) Socialiser les secteurs de l’énergie, de la santé etc...
Populariser ensuite ces ruptures auprès des populations européennes
afin d’être suivis et imités par les travailleurs des autres pays de
l’Union.....
Là nous aurions une vraie rupture avec le capitalisme et non pas la
seule sortie aventureuse de l’UE et de l’Euro au profit de l’oligarchie
capitaliste exploiteuse dite « nationale »
Rien n’unit le prolétaire et
le bourgeois, le travailleur et son maître.... Dépasser le cadre de la
Nation est une nécessité historique pour les travailleurs....