Article intéressant qui démonte l’illusion du combat inutile pour une « autre europe ».
Mais qui fait à mon sens trop abstraction des projets politiques des différents partis ce qui le conduit à tomber, ou du moins donner l’impression, d’une certaine forme de sectarisme.
Car si le mirage de l’autre europe est une illusion qui trouvent son origine dans un raisonnement purement idéaliste niant la situation actuelle (1) pour les partis de gauche, en considérant trop rapidement que tout les travailleurs sont frères et que donc la Nation n’existe pas, au PS, à droite et à l’extrème droite ce discours n’est que réthorique. Il n’est là absolument pas question de remettre en cause cette UE au service des capitalistes contre les peuples. Et si d’aventure il est question de Nation (UMP ou FN), il ne s’agit pas de vouloir rendre la souveraineté à un peuple liés par ses intérêts communs et acceptant le contrat social républicain, mais de récupérer justement ce sentiment diffus de cet intérêt commun dans un but purement électoraliste. Preuve en est que le FN ne souhaite utiliser la souveraineté nationale retrouvée que pour s’attaquer aux travailleurs d’origine immigré et musulmans. Dans le domaine économique, sociale, politique il ne compte absolument pas se rebeller contre l’ordre établi et donc permettre l’exercice de la souveraineté du peuple contre la domination de la classe capitaliste mondialisée.
Le sens du combat politique ne doit donc pas être à mon sens de convaincre des gens de rallier le seul mot d’ordre de sortie de l’UE et de l’euro mais plus largement de rendre la souveraineté à la Nation afin de pouvoir rendre le pouvoir au peuple. Il s’agit là d’un projet politique apte à rassembler l’ensemble de la Nation (tel le CNR en 1945) quelque soit les analyses politiques initiales et les utopies de chacun et permettant de donner une base à un débat politique démocratique seule apte à faire émerger des solutions viables et progressistes.
A mon avis c’est d’ailleurs le seul moyen pour permettre au différents peuples de se rendre compte de leur intérêt commun à combattre cette classe capitaliste mondialisée et donc de donner les bases d’actions véritablement internationalistes (c’est à dire conscientes et volontaires) aptes à conduire à prendre conscience de la nécessité de l’union de l’ensemble des travailleurs pour mettre en échec l’exploitation par une minorité d’exploiteurs.
Il s’agit donc de rassembler à la fois à gauche en montrant que dans les conditions historiques de 2012, la Nation se confond avec le peuple, puisque la classe dominante refuse de faire partie de la Nation (2) et prouve chaque jours un peu plus que telle la noblesse en 1789 elle fait le choix de Coblance (ou la bourgeoisie dans les années 30 qui fait le choix de la collaboration).
Mais aussi de rassembler ceux qui, se considérant de sensibilité de centre droit ou gauche et qui ne remettent pas en question les rapports de production, sont malgré tout convaincus des valeurs de la République au premier rang desquelles figure la souveraineté du peuple (type debout la république, MRC, UPR....).
En un mot, il s’agit de construire un front républicain de progrès, au delà des chapelles politiques.
1)L’UE est une machine à confisquer la souveraineté populaire afin d’appliquer la politique choisie par les élites, c’est à dire la classe dominante. Ce cadre est donc tout à la fois construit pour éviter que les peuples puissent contrarier le projet d’exploitation capitaliste d’où le fait qu’aucun des trois pouvoir ne tire leur légitimité de l’élection. Mais ce cadre profite également du fait que les différents peuples (ou Nations) ne partagent (à l’heure actuelle) pas une unité suffisante (du fait des différence culturelle, des intérêts économiques immédiats divergents, de l’histoire...) pour s’opposer à une classe dominante européenne dont l’intérêt à exploiter les différents peuples, à les mettre en concurrence est suffisant pour lui permettre de dépasser de façon quasi instinctive les clivages passés.
2) il faut s’entendre sur le terme de Nation. Celui-ci a été galvaudé par les impérialistes, utiliser pour faire croire aux exploités qu’il partageaient des intérêts commun avec leurs exploiteurs. par delà le clivage de classe. Non, la Nation c’est un peuple conscient de son unité politique, c’est à dire respectant ou aspirant à un certain contrat social. Tel le peuple français avec la République.
Qui plus est, il convient de remarquer que de nos jours, après un demi siècle d’état providence, où le cadre national est le cadre des victoires de la classe ouvrières (Nationalisation, services publics, droit social...) ainsi que celui de son expression (partis nationaux, syndicats) les élites sont devenue anti -national et européenne. Ce qui ne les empêche pas par ailleurs de garder les turpitudes de ce que l’on peut appeler à tort de nationalistes (racisme latent que ce soit vers les immigrès ou en considérant les tares congénitales de certains peuples dominés (cf le traitement des PIGS...), bellicisme envers les pays qui ne se soumettent pas, négations des particularismes culturels au premier rang desquels la diversité linguistique avec le tout anglais...) qui ont plus à voir avec les traits du stade suprême du capitalisme qu’est le fascisme...
Il s’agit donc d’un contre sens grossier d’opposer l’internationalisme et la défense de la nation, patriotisme et défense des travailleurs.