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Commentaire de Pierre Régnier

sur Face à l'islamisme radical, une solution existe...


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Pierre Régnier Pierre Régnier 11 octobre 2012 06:59


@ njama (3) et à Emile Mourey

 

Je suis convaincu qu’il y a pire encore que la dangerosité de l’islam (et non seulement, selon moi, de « l’islam radical ») : la démission des gouvernants dans les pays démocratiques qui ont tous les moyens pacifiques de s’en protéger. C’est tout particulièrement le cas de ceux qui, comme la France, ont fait de la laïcité républicaine l’un de leurs plus précieux acquis.

 

Mais puisqu’il s’agit ici, sur votre proposition très judicieuse, Emile Mourey, de concentrer nos efforts sur ce qui est possible au sein des religions pour leur pacification je veux répéter que, pour moi, même si l’islam est clairement la religion la plus dangereuse, c’est de toutes les religions que les populations du monde doivent exiger une radicale réforme.

 

Et, je ne le répèterai jamais trop, mon vieux et ferme combat contre la théologie criminogène des trois principaux monothéismes n’est pas un combat contre le tout des religions. Encore moins un combat contre leurs adeptes.

 

Dans mon petit essai de mars 2000, Désacraliser la violence religieuse - que je n’ai jamais pu publier, même au lendemain du 11 septembre 2001 - il y avait ceci :

 

«  » Dans les dernières pages de son livre Le système totalitaire Hannah Arendt rapporte que Luther « eut un jour l’audace de dire » que : "il devait exister un Dieu parce qu’il fallait à l’homme un être auquel il pût se fier". Ce propos donne une réponse à notre actuelle interrogation : à quoi bon la religion ? Il la donne d’une manière qui peut nous ramener à une conception de « l’homme-Dieu », mais sans l’orgueil qu’implique ce concept dans son expression philosophique dominante.

 

C’est seulement le meilleur de l’homme qui est Dieu, pas le pire, pas même le simplement mauvais, pas même le seulement imparfait. Dieu, c’est le parfait de l’homme, cette part de lui-même à laquelle il aspire et qu’il sait ne pouvoir atteindre jamais. Mais cette part est si mystérieuse et si belle dans son imagination qu’il veut lui donner toute la place. Il la fait toute puissante et infinie. C’est pourquoi il la projette hors de lui-même et la nomme Dieu. C’est pourquoi il sait qu’il « peut s’y fier ». C’est pourquoi elle est pour lui absolument sacrée.

 

L’autre part de l’homme, cependant, celle qui va de l’imparfait au pire déforme Dieu en permanence. C’est la vie ! Les difficultés, les fatigues, les angoisses, les égarements de toutes sortes, les nécessaires combats de la vie déforment à chaque instant la part inconnaissable et inatteignable de l’homme. Et l’homme se trompe et fait Dieu à son image. Il le fait même violent. Quand il déraisonne complètement il oublie l’aspiration merveilleuse qui lui a fait inventer Dieu, et il va jusqu’à sacraliser sa propre violence qu’il a projetée en lui.

 

Pire : il dogmatise, il interdit toute remise en question de cette sacralisation. Il dit aujourd’hui : voici trois mille ans que nous sacralisons la violence, nous n’avons pas pu nous tromper si longtemps.

 

Mais c’est seulement la mauvaise part de l’homme religieux qui s’entête dans cet égarement, qui l’empêche de rejoindre la société présente de la laïcité et des Droits de l’Homme. C’est d’autant plus stupide que souvent, l’autre part le sait, ces Droits furent progressivement imaginés, voulus, exigés par les meilleurs prophètes religieux bien avant les autres hommes.

 

La voie spirituelle religieuse - qui n’est pas la seule voie spirituelle - peut rejoindre (ou retrouver, c’est la même chose) la raison pacifique. Il me semble qu’il faut pour cela remonter avant les divisions religieuses dogmatisées, « se refaire juif », et refaire avec le peuple qui a « inventé Dieu » le cheminement qui l’a conduit jusqu’à la quête actuelle du meilleur de nous-mêmes, qu’on la nomme ou non "quête de Dieu« , une quête toujours ressentie comme essentielle avant comme après la  »sortie de la religion".

 

Il faut refaire le chemin, avec l’éclairage actuel des Droits de l’Homme, pour constater à chaque pas la folie interprétative meurtrière, non pour condamner la démarche elle-même, saine volonté de vivre en trouvant un sens à la vie. «  »


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