« Pourquoi n’y a-t-il pas de manifestations de musulmans, en France par exemple, pour dire clairement qu’ils n’ont rien à voir avec ces sous-hommes, alors qu’il y a eu des velléités de manif récemment à propos d’un film »blasphématoire«  ? C’est pas un peu plus grave ce qui arrive à cette gamine (et à d’autres dont on entend pas parler) qu’un film et des images ? Non ? Bon, d’accord. »

@Sabine,

Il y a quelques imams, en France, comme celui de Drancy, qui osent dénoncer ce qu’il faut bien appeler l’islamofascisme, et quelques intellectuels d’origine musulmane qui font ce qu’ils peuvent. Ils ont bien du mérite : ils risquent leur peau. Je pense aussi à une femme très connue : Wafa Sultan, d’origine Syrienne, qui est partie en guerre contre le fanatisme. Elle nie - et elle sait de quoi elle parle - qu’il existe un islam « modéré ». Pour elle, dans son livre « L’islam en question », « c’est l’islam qui est le problème », et non pas je ne sais quelles dérives sectaires qui résulteraient d’une interprétation tendancieuse du Coran. Si on prend le Coran au pied de la lettre, comme le font les wahhabites, on aboutit nécessairement à la violence terroriste et au « choc des civilisations ». Si c’est bien Dieu qui parle dans le Coran - et pour un musulman convaincu il ne peut en être autrement - il n’y a pas à discuter ses injonctions lorsqu’elles ne se contredisent pas.

C’est ce qui fait qu’il ne faut attendre aucune prise de position ferme du CFCM où l’UOIF téléguidée par les Frères musulmans est largement majoritaire. Bien évidemment, ils condamneront les crimes d’un Mehra ou les organisations criminelles comme celle qui vient d’être démantelée, mais parce qu’il ne serait pas possible de faire autrement. C’est le principe de la Takkiya : au milieu des infidèles, et lorsqu’on est soumis à un pouvoir non-islamique, il est licite de mentir et de dissimuler en attendant des temps meilleurs, mais les organisations françaises de l’islam n’ont pas fait grand chose pour empêcher, par exemple, que les femmes, dans certains quartiers, paraissent de plus en plus souvent voilées de la tête aux pieds. Ca a commencé par le foulard, par l’imposition autoritaire d’un ramadan auquel les musulmans peuvent de moins en moins se soustraire, et ça n’est pas fini. Le plus grave, c’est que les politiques affectent encore de ne pas voir une évolution qui est catastrophique, et d’abord pour les musulmans eux-mêmes, particulièrement les femmes. Ce qui se passe en Tunisie est extrêmement inquiétant, mais si on laisse faire - et c’est bien parti pour ça - c’est des quartiers entiers, et pas seulement de nos banlieues, qui vont devenir des zones de non-droit soumises à une espèce de charia qui n’ose pas encore dire son nom.