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Commentaire de Pierre Régnier

sur Face à l'islamisme radical, une solution existe...


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Pierre Régnier Pierre Régnier 12 octobre 2012 16:04


@ Emile Mourey

 

Nous sommes bien d’accord et, s’il y a un philosophe contemporain pour lequel j’ai une immense estime c’est bien Marcel Gauchet. Voici les deux passages où, dans mon essai de mars 2000, j’évoquais ses réflexions sur le sujet qui nous préoccupe ici.  

 

  »« Après la  »sortie de la religion" (1) qu’est-ce qui doit changer pour que la religion puisse aider à « réenchanter le monde » ? (2) Dans ce monde où l’on continue de tuer au nom de Dieu, la réponse me paraît évidente : l’attitude envers les textes sacrés qui appellent au meurtre, qui prônent ou justifient la violence."

 

Mais aussi, un peu plus loin :

 

«  » Dans son livre La religion dans la démocratie (3) Marcel Gauchet me paraît trop optimiste quand il écrit : "Nul parmi nous ne peut plus se concevoir, en tant que citoyen, commandé par l’au-delà. La Cité de l’homme est l’œuvre de l’homme, à tel point que c’est impiété, désormais, aux yeux du croyant le plus zélé de nos contrées, que de mêler l’idée de Dieu à l’ordre qui nous lie et aux désordres qui nous divisent." 

L’agnostique citoyen du monde que je suis fera remarquer à Marcel Gauchet que la terre entière est désormais "notre contrée« , que c’est là qu’il faut étudier le »parcours de la laïcité" (sous-titre du livre) et que certains de ceux qui, comme en Algérie, en Afghanistan ou en Iran, "mêlent l’idée de Dieu aux désordres qui nous divisent« tuent  »parmi nous" très fréquemment. Ceux-là se disent le plus souvent croyants de l’islam, mais ce sont bien toutes les religions abrahamiques qui continuent de cultiver la violence religieuse théorique, théologique ; les autres, sur lesquelles ne porte pas cette réflexion n’étant pas pour autant tenues pour dépourvues de toute violence. «  »

 

(1) Dans son livre Le désenchantement du monde (éd. Gallimard, 1985) Marcel Gauchet, qui reproduit dans son titre une expression de Max Weber, précise qu’il ne faut pas interpréter ce qu’il appelle « la sortie de la religion » comme une « disparition » de la religion : "On peut concevoir, à la limite, une société qui ne comprendrait que des croyants et qui n’en serait pas moins une société d’au-delà du religieux…" 

(2) L’expression est employée, à propos du judaïsme libertaire en Europe centrale, par Michael Löwy dans le livre qu’il consacre à ce courant : Rédemption et Utopie (PUF, 1988)

(3) éd. Gallimard, 1998


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