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Commentaire de menou69

sur Copé sur la même ligne islamophobe que Sarkozy, leur but : attiser la haine entre les communautés pour se faire élire !


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menou69 menou69 13 octobre 2012 16:53

@ simir, pour info : Le complot des blouses blanches :

le 13 janvier 1953, lorsque la Pravda, le principal organe de presse communiste, publia en une un article dénonçant les agissements criminels de médecins juifs accusés d’avoir assassiné deux dirigeants du Parti communiste et d’avoir comploté contre Staline lui-même. La révélation de ce complot eut un impact considérable sur l’opinion publique soviétique et provoqua une flambée d’antisémitisme à travers toute l’URSS. En réalité, cette incroyable machination avait été ourdie des années plus tôt par STALINE, qui y voyait un moyen de justifier la purge du Parti communiste qu’il s’apprêtait à lancer en vue de se débarrasser d’une poignée d’apparatchiks qui menaçaient son pouvoir.

Il s’agit maintenant de donner à l’affaire l’indispensable touche de vraisemblance qui accompagnera sa révélation. La dimension Juive du complot répond à des intentions bien précises de la part de STALINE. Celui-ci porte en effet une attention soutenue aux 2,5 millions de Juifs qui vivent en URSS depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, et tout particulièrement au Comité Antifasciste Juif. Créée sur sa volonté pendant la guerre, cette instance avait pour mission de convaincre les Juifs d’Amérique de soutenir l’armée rouge par des dons. Regroupant d’éminentes sommités Juives – scientifiques, cinéastes, écrivains, musiciens, etc. – ce Comité présidé par Solomon MIKHOELS, créateur du Théâtre Yiddish de Moscou et l’une des personnalités juives les plus populaires de l’époque, connut un succès considérable outre-Atlantique et parvint à engranger des sommes importantes pour soutenir l’effort de guerre Russe.

Mais après la victoire de l’armée Rouge sur les nazis, les choses vont changer radicalement. Le sentiment nationaliste devient le ciment de la nouvelle société voulue par STALINE. Une vaste campagne anti-cosmopolite est mise en œuvre ; sous couvert de s’attaquer aux étrangers qui gangrènent l’URSS, elle vise principalement les Juifs, auxquels on reproche d’être trop nombreux dans certains domaines : médecine, journalisme, art, etc. MIKHOELS est en outre revenu des États-Unis avec une idée que lui ont soufflée certains Juifs expatriés : la fondation d’une république autonome Juive en Crimée, dans le sud de l’URSS. Cette double-perspective d’un territoire autonome Juif sous financement Américain hérisse STALINE. Dans les prémices de la Guerre Froide, l’action du Comité Antifasciste Juif, qui œuvre désormais principalement à ce projet de république autonome, devient éminemment suspecte aux yeux du dictateur. La création de l’état d’Israël en 1948, dont les États-Unis deviennent très rapidement le principal allié, renforce cette méfiance. Israël devient un point d’ancrage entre les Juifs et l’Amérique, pas seulement pour les Juifs d’Amérique ou d’Israël, mais aussi pour ceux d’URSS.

Cette situation pose un sérieux problème à STALINE, qui redoute deux choses. D’une part, que les velléités d’indépendance des Juifs d’URSS soient confortées par l’exemple de la création d’Israël. D’autre part, que les liens privilégiés entre Américains et Juifs fassent de ceux-ci des alliés des États-Unis susceptibles d’être utilisés pour provoquer des troubles en URSS. Le dictateur ne peut supporter de voir son pouvoir menacé de la sorte : désormais, les Juifs seront traités en ennemis. L’assassinat de Solomon MIKHOELS, perpétré par les services secrets sur ordre personnel de STALINE et déguisé en accident de la circulation, marque de façon spectaculaire le début de cette mise au pas des Juifs d’URSS. Dans les semaines qui suivent, 14 autres membres du Comité Antifasciste Juif seront arrêtés, mis au secret, jugés pour espionnage, condamnés à mort et exécutés.

Plus de 50 ans après les faits, l’historien Jonathan BRENT s’est plongé dans les archives déclassifiées des services secrets Russes afin de réexaminer cette affaire qui défraya la chronique de l’URSS et provoqua une flambée d’antisémitisme si violente que certains chroniqueurs estiment que les Juifs soviétique passèrent à deux doigts d’un nouveau pogrom.


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