Bonjour à tous.
Le problème posé par certains procès d’assises dont les délibérations portent avant tout sur la parole des uns contre la parole des autres n’est pas nouveau. Et régulièrement on voit la vox populi, parfois manipulée par les médias, s’étrangler d’indignation et crier au déni. Mais pas toujours dans le même sens : un jour, c’est aux accusés qu’elle s’en prend violemment, un autre jour ce sont les victimes qui font les fris de la vindicte, parfois dans une même affaire. Une vox populi exprimée par des gens qui n’ont évidemment pas suivi les débats, pas entendu les parties durant les audiences, et encore moins eu connaissance des conditions et du contenu de la délibération.
Je me méfie comme de la peste de ces procès à la Justice intentés par tous ces braves gens. Non que la Justice soit rendue idéalement (de graves manquements viennent régulièrement démontrer le contraire) mais on n’a encore pas trouvé de meilleure solution pour arbitrer les protagonistes impliqués dans une affaire criminelle.
Rappelons-nous toujours de l’affaire d’Outreau car elle est emblématique de la versatilité de l’opinion et des médias : dans un premier temps, c’est à un déchaînement de haine populaire contre les accusés d’Outreau que l’on a assisté ; dans un deuxième temps, ce déchaînement s’en est pris aux acteurs de la Justice. Quand la vox populi a-t-elle eu raison ?
Je ne connais rien d’autre du procès de Créteil que ce qui en a été rapporté par les médias, et c’est bien insuffisant pour affirmer haut et fort où sont les victimes et où sont les coupables, même si je me suis, par la force des choses, forgé une opinion. Mais une opinion sans valeur, et c’est pour cela que je ne l’exprime pas.