@Alois Frankenberger :
A cette époque, il était fréquent pour les graveurs de s’exprimer en abréviations, surtout quand le « cadre » du texte, la dalle de pierre, est de dimensions restreintes. L’exemple type est celui des anciennes pierres tombales, qu’on retrouve souvent sous forme de dallage de nef dans les églises de campagne. On y lit des termes comme « HIC JAC RP <nom abrégé> DEF <jour> <mois abrégé> AD <année> ODPE » : hic (ici) jacet (gît) le révérend père machin, defuncti (décédé) le tel jour de tel mois, anno domini (année du seigneur = de l’ère chrétienne) tant, ora deo pro eo (priez Dieu pour lui). De même il était très fréquent d’inverser la symétrie de certaines lettres.
Sur cette dalle, on peut lire :
GERLA(N inversé)(delta grec)V(s inversé) = Gerlandus
X. = ?
RAT.E = abréviation possible de Ratione
I(S inversé)I = abréviation quasi certaine d’Isis, moins le S terminal, dû à la déclinaison en latin
OMO.N = abréviation possible (?) de « homo » (bien que personnellement je n’ai jamais rencontré ce terme sous la forme « omon », ce terme m’est parfaitement inconnu)
ET.EPI = abréviation quasi certaine de « et episcopus », mention archi fréquente ; les évêques et les seigneurs tenaient énormément à faire savoir en quelle autorité ils agissaient. Dans l’église de mon village il y a des pierres tombales qui portent les mentions abrégées de la titulature de certains personnages médiévaux importants, prêtres ou seigneurs, de cette manière.
VME = votum merito (il s’agit d’une forme de dédicace)
ILE = abréviation, ou faute d’orthographe, probable de « ille » = ceci, cela.