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Commentaire de Le hérisson

sur Confessions d'un fumeur de tabac altermondialiste


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Le hérisson (---.---.121.162) 5 février 2007 19:47

L’homme que j’aimais le plus au monde...

C’était un paysan, modeste, malgré sa condition sociale, il était érudit dans son genre. Il aurait pu suivre des études supérieures, ses parents le lui ont interdit. Du plus loin que je me souvienne, je me me rappelle sa gentillesse, son goût pour la culture, sa propension à l’addiction aussi... Du plus lointain que je me souvienne, l’image que j’ai de lui est embuée de fumée grise. Il fumait du tabac gris, un vrai truc de criminel, qu’il roulait consciencieusement. Puis un matin, cet homme que je vénérais a eu des quintes de toux, de plus en plus fréquentes, quelques mois plus tard, les douleurs pulmonaires furent si violentes qu’il pouvait se rouler par terre, quelque chose qui était inimaginable, pour tous ceux qui le connaissaient. Quelques mois encore et il ne pouvait même plus lire, sa passion pourtant favorite, tellement son corps était devenu douloureux. Puis quelques jours à l’hôpital. Ma mère avait consigné chaque visite qu’elle lui faisait à l’hôpital sur un petit carnet : « avant hier, trois bocaux de crachats, hier, quatre, aujourd’hui, un peu d’accalmie, il semble moins souffrir... » Puis il est mort le jour suivant, à 44 ans, de son cancer du poumon, après d’atroces souffrances. Cet homme c’était mon père. Pour honorer sa mémoire, je combattrai toute ma vie contre ce poison. Et les fumeurs qui aujourd’hui se plaignent de la loi sont des complices d’empoisonneurs.


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