D’un côté ceux qui pour diverses raisons ne sont pas touchés par la
situation économique ou en profitent, de l’autre ceux qui tombent et ne
peuvent plus se relever.
Pour moi qui suis une ancienne commerçante, c’est criant, la paupérisation de la France est devant nos yeux ! Qui n’a pas constaté la disparition des petits commerces là où ils avaient réussi jusque là à résister à la crise ? Quand un commerce disparaît c’est, dans la majeure des cas, dû à l’insuffisance des bénéfices, c’est à dire à une désertification du consommateur. Je ne dis pas que les hausses incessantes des charges en tout genre n’ont pas leur part de responsabilité, mais c’est surtout que le client se fait plus qu’attendre, il disparait carrément ! Et pourquoi ? Eh bien il s’agit principalement d’une question de moyens. J’ai toujours beaucoup communiqué avec les personnes qui rentraient dans mon commerce, de tout de rien. Aujourd’hui c’est très clair, l’insécurité des fins de mois est là. Dans la petite ville d’à côté, la rue principale qui comptait tout un tas de commerces est aujourd’hui vide et les commerces ont disparu en 3 mois ! Cela m’a beaucoup frappée et je posais la question à une amie qui est à son compte et fournit les brasseries et restaurants. Elle m’a dit : « il n’y a plus de clientèle, les consommateurs ne consomment plus, ils vont faire leurs courses vite fait au supermarché le moins cher et ils rentrent chez eux. Ca coûte moins cher d’être cloitré devant la télé que de flâner en ville et d’être tenté de boire un café... »
Donc oui, paupérisation il y a ! Le fossé quantitatif se creuse entre ceux qui peuvent encore vivre normalement sans se poser de question sur la fin du mois et ceux qui dès le 10 regardent avec angoisse leur solde bancaire. Même si cette situation est moins flagrante sur Paris qui est une grande ville et qui concentre des gens qui ont les moyens (vu le montant des loyers ça ne peut pas être autrement), c’est une réalité désespérante partout ailleurs.