Très intéressants, ces extraits.La plupart des révolutionnaires (surtout les victorieux) aux États-Unis et en France n’étaient pas démocrates. Gracchus Babeuf et Thomas Paine font partie de ces rares démocrates notoires.La définition de la démocratie était correcte jusqu’à même l’abbé Sieyès qui était contre. Par contre, la technique du tirage au sort, apparaissant dans la définition de Montesquieu, semble avoir été ignorée par Rousseau (peut-être parce qu’il était plus autodidacte et n’a pas reçu un enseignement classique), et c’est sans doute pour cela que quoique favorable à la démocratie, il l’estimait impossible en imaginant que tout le monde devrait être dans l’assemblée...
En fait, le régime politique dans lequel nous vivons toujours, est appelé d’Aristote jusqu’à Montesquieu une « aristocratie élective », c’est-à-dire le choix par l’élection du meilleur (aristoï) pour gouverner (en fait le meilleur à se faire élire, par la séduction, la rhétorique, les appuis financiers, médiatiques, donc oligarchiques et ploutocratiques au fond).
Logiquement, il est normal que les personnes qui ont l’orgueil de se croire meilleures (pour discourir, se placer), ou sont juste égoïstes (les plus riches), ne veulent pas d’une démocratie, ni d’une eugénocratie (le gouvernement héréditaire des bien nés), mais d’une aristocratie élective.
Mais en fait, contrairement à ce que dit Sieyès là : « D’abord, la très grande pluralité de nos concitoyens n’a ni assez d’instruction, ni assez de loisir pour vouloir s’occuper directement des lois qui doivent gouverner la France », la plupart des députés ne savent pas, ou ne veulent pas ce qui arrangerait le peuple, et sont ignorants (ou doivent feindre de l’être pour faire carrière) de choses essentielles comme par exemple la création monétaire.
Plus que d’instaurer une 6e république, il s’agit d’instaurer une
1ère démocratie (au moins, à l’époque, le mensonge n’avait pas atteint le mot « démocratie » et les gouvernements n’avaient pas le toupet d’appeler abusivement leur régime « démocratie » comme c’est devenu courant ce dernier siècle).