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Commentaire de Morpheus

sur ACTIO POPULI


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Morpheus Morpheus 30 octobre 2012 00:04

Je reviens donc pour (tenter de) répondre à la seconde partie de votre intervention smiley
Il y a un sujet intéressant que vous abordez : le bien commun s’oppose-t-il au bien individuel, et si oui, en quoi ? Et quelle(s) conséquence(s) cela peut-il avoir dans la recherche de « la bonne politique à mener » ?

L’intérêt général, ou le bien commun, est assez simple à définir : il s’agit de l’intérêt du plus grand nombre, un bien qui profite à la majorité (par rapport au petit nombre). Cela implique déjà - il faut le noter - qu’il ne s’agit pas de l’intérêt de tous, ni d’un bien qui profite à tous. Il me semble déjà important de le préciser (il serait malhonnête de prétendre que le bien commun profite à tous, comme on peut parfois l’entendre ou le présenter).

Un exemple de bien commun (ou d’intérêt général) est le principe des retraites par répartition (voir Bernard Friot, L’enjeu des retraites) : il s’agit, en résumé, d’un processus permettant de cotiser, année après année, une partie du salaire de tous, afin de payer, année après année, les retraites de nos vieux (et donc, lorsque nous seront les vieux, de recevoir nos retraites), sans faire appel au capital, ni à l’État ni aux banques : de façon autonome, entre nous, le peuple. Il s’applique à chacun, sans discrimination aucune (ni de sexe, ni de race, ni de religion). L’exemple le plus éloquent d’un BIEN COMMUN.

La meilleure chose qui démontre qu’il s’agisse véritablement d’un bien commun est la détermination féroce avec laquelle les capitalistes (prétendument >libéraux<) s’emploient à ruiner et détruire ce bien commun qui nous appartient en propre. Et pourquoi ? Pour y substituer une prétendue retraite par... capitalisation. On sait où cela mène (la ruine, l’inégalité grandissante, la fraude, la perte de toute une vie de travail, la misère). Cela étant, il est évident que la retraite par capital profite tout de même à quelques-uns : le petit nombre. L’exemple le plus éloquent d’un INTÉRÊT PARTICULIER.

On voit dans cet exemple que le bien commun est à la fois un bien qui profite au plus grand nombre - et peut profiter même à tous -, et un intérêt particulier (puisque chacun peut en tirer un intérêt individuel dans la mesure où chacun fait de sa retraite ce qu’il veut) mais que certains intérêts particuliers peuvent trouver en ce bien commun un obstacle. L’intérêt particulier, lui, est bien moins évident à définir, par la variété de réponses qui peuvent être données : il est individuel, donc infiniment variable. Par définition, il n’appartient donc pas au domaine de la politique - à moins qu’il s’oppose - précisément ! - à l’intérêt général (je rappelle que je pense en terme de communauté, en terme de vie en société).

Il n’est pas difficile de déterminer les grandes lignes de l’intérêt général ou du bien commun : les besoins fondamentaux des êtres humains sont similaires, voir identiques, sinon dans leur forme, du moins dans leur substance (boire, manger, dormir, aimer, se loger, ...). Si ces besoins ne sont pas rencontré dans notre société - où les biens et les richesses ne manquent pas (on gaspille un incroyable quantité de ressources), c’est parce que cet intérêt général s’oppose aux intérêts particuliers de quelques-uns (un petit nombre).

Or l’intérêt particulier de ce petit nombre, à y regarder de plus près, n’a rien de légitime, n’a rien de proprement humain, et s’apparente beaucoup à diverses formes de pathologies mentales que l’on peut résumer par le mot UBRIS. Nos sociétés et les peuples qui y vivent sont victimes de l’ubris d’un petit nombre d’individus mentalement dérangés qui ont imposé au monde un mode de pensée, un système, une idéologie entièrement au service de leur démesure. Et plus leur démesure grandit, plus leurs pouvoirs s’accroissent, plus ils craignent de tout perdre, dès lors l’étau se resserre sur le grand nombre.

(je reviens demain pour la suite - et fin ? - de cette réponse)

Cordialement,
Morpheus


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