Bonjour Morpheus,
Pour rebondir sur votre dernière phrase, je confirme sans la moindre hésitation que vos arguments sont très cohérents et parfaitement sensés. J’en veux pour preuve que, bien que non-français, vous avez une vision assez fine de la France et de son état d’esprit.
Ainsi, en évoquant par rapport à la notion de ’chef’ le « mythe de résurgence du Sauveur » si prégnant dans la mentalité bien française, là encore vous touchez juste ! Et de même c’est quelque chose que j’assume ! Il y a bel et bien une connotation religieuse dans la 5è République telle qu’elle a été pensée et voulue par De Gaulle. Le président de la république est en quelque sorte un roi non plus ’oint’ par Dieu mais par le peuple dans sa majorité.
L’homme providentiel est effectivement très présent dans notre inconscient collectif.
Voyez-vous, au travers de nos échanges, je constate que nous sommes chacun à l’autre bout de l’échiquier mais nous voyons la même chose par rapport à ce qui se passe au centre de celui-ci. Et malheureusement, on constate que ce sont les ’fous’ qui dominent la partie (et c’est la raison pour laquelle je souhaite le retour du roi
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Après, nous avons une stratégie différente ; vous notez à juste raison que notre 5è république n’était valable que par rapport à son fondateur. Mais si on essaie d’ en comprendre les raisons, et cela rejoint d’ailleurs notre discussion de fond sur la notion de ’bien commun’, je l’explique pour ma part à travers le déficit d’intérêt de tout un chacun vis-à-vis de la chose publique (et à commencer par nos dirigeants). Ainsi, à l’instar de nos anciens athéniens pour qui la politique n’était pas un intérêt mais une composante de leur identité propre, je souhaite que le peuple retrouve son ’patriotisme’. Le mot est lâché ! Car selon moi tout passe par l’amour que chacun porte à son pays. L’amour non pas au sens d’un sentimentalisme niais bien moderne mais au sens d’être prêt à donner et à consacrer sa vie pour sa patrie ! Et là on retrouvera la notion de bien commun, de manière, j’allais dire, ’automatique’. Et là aussi, pour retrouver le sens patriotique, il faut un ’déclencheur’ que seul une personne d’envergure pourrait activer (selon moi toujours).
Sinon à l’autre bout de l’échiquier, on vous retrouve cher Morpheus, avec une toute autre stratégie en tête et qui passerait plutôt par l’anarchie ! C’est intéressant parce que partant d’un constat à peu près similaire que nous faisons l’un et l’autre, là où moi je vois un déficit de pouvoir nécessitant un besoin de hiérarchie accrue, vous, tout au-contraire y décelez un trop-plein de celle-ci. Et là je me permets quelques questions pour bien comprendre votre position avant d’aller plus avant. Pouvez-vous me dire quels sont vos auteurs de références (Proudhon, Babeuf, Bakounine,...) ? Selon vous, sont-ce les états, en tant qu’entité de pouvoir qui seraient la cause principale des problèmes ?
Très bonne journée et à vous lire
Micnet