@ machiavel1984 et Éric Guéguen
Quelle serait notre société si la révolution industrielle avait été mise
au service de l’intérêt collectif plutôt qu’au service du capital privé
? Posons-nous la question : si en 1792 les révolutionnaires avaient accouchés d’une véritable démocratie avec des processus inspirés des Athéniens, l’idéologie capitaliste aurait-elle pu s’installer aussi aisément qu’elle l’a fait ?
Personnellement, je n’en suis pas si sûr. Sans l’idéologie capitaliste, et doté d’institutions démocratiques qui permettent au peuple de rester politiquement puissant et d’exercer, à tours de rôle, des responsabilités politiques, l’apathie que nous constatons aujourd’hui ne vérifierait pas, parce que la société n’aurait pas été fortement influencée par la fabrique du consentement (revoyez le court documentaire de la BBC sur Edward Bernays, c’est édifiant).
Votre constat, machiavel et Éric, est juste, mais j’ai l’impression que vous n’intègrez pas le fait que les humains sont susceptibles de changer, d’évoluer - parfois en mal, s’est vrai, mais parfois en bien aussi. Et ce que je dis, c’est que ce sont les conditions de l’environnement socioculturel qui peuvent avoir un grand impact (positif ou négatif) sur ces changements. Si un type comme moi, sorti de l’école à 16 ans, est capable d’appréhender ces questions, pratiquement n’importe qui le peut : je ne suis pas un être d’exception, je ne suis pas un surdoué, je suis comme la plupart d’entre nous. Moi-même, j’ai changé et ma perception du monde a considérablement évolué. Bien sûr, si rien n’est fait pour changer les conditions qui entretiennent l’apathie générale, rien ne changera (sauf accident, révolution, catastrophe mondiale ou débarquement des extra-terrestres).
Les mêmes mécanismes utilisé par Bernays pour manipuler les masses par l’inconscient et les transformer en consommateurs passifs et abrutis pourraient servir à libérer ces mêmes masses de leur chaînes mentales et permettre au peuple de devenir autonome, capable de penser par lui-même, capable de s’entraider et de trouver des solutions aux problèmes.
Étienne Chouard le dit parfois en conférence : les gens peuvent changer et évoluer positivement lorsqu’on leur donne une vrai responsabilité et qu’on leur fait confiance. Cela n’est pas toujours vérifié, mais cela se vérifie souvent. Cela me suffit, car cela signifie que nous ne sommes pas enfermé dans un processus irréversible.
Amicalement,
Morpheus