« conviction que les maffias sont une spécificité du système libéral. » joletaxi
Joletaxi comme tout bon libéral, inverse la proposition. Pour ma part, j’ai évidemment la conviction inverse : le libéralisme est une spécificité du système maffieux (crony capitalism)
« La financiarisation liquide le capitalisme de la bourgeoisie qu’elle remplace par un capitalisme mafieux. le capitalisme d’actionnariat, où les actionnaires peuvent soumettre les dirigeants à leurs exigences les plus folles, conduit à une économie globalement ruineuse pour le monde, généralisant les comportements irresponsables au nom d’une prétendue rentabilité qui produit de plus en plus de toxicités en tous genres – du CO2 aux actifs bancaires dits toxiques, en passant par mille formes d’addictions. La bourgeoisie investissait et prenait encore soin du monde. Le capitaliste mafieux est structurellement je-m’en-foutiste. Depuis la « révolution conservatrice », ce je-m’en-foutisme est devenu le principe même de la guerre économique. »
Le capitalisme contemporain est devenu par la force de la logique de l’accumulation, un « capitalisme de connivence ». Le terme anglais « crony capitalism » ne peut plus être réservé aux seules formes « sous-développées et corrompues » de l’Asie du Sud est et de l’Amérique latine que les « vrais économistes » (c’est à dire les croyants sincères et convaincus des vertus du libéralisme) fustigeaient hier. Il s’applique désormais aussi bien au capitalisme contemporain des États-Unis et de l’Europe. Dans son comportement courant, cette classe dirigeante se rapproche alors de ce qu’on connaît de celui des « mafias », quand bien même le terme paraîtrait insultant et extrême. Par Samir Amin, économiste et président du World Forum for Alternatives. L’Europe s’est alignée sur les États-Unis, avec son « capitalisme de connivence » et riposte en ayant recours au moralisme et au gouvernement des juges. Seule une remise en question totale du système capitaliste pourrait y mettre fin.