@ Voltaire et autres
En fait, je n’ai pas voulu réellement conclure dans l’article. Je pense que le lecteur doit se faire sa propre idée, mais je suis globalement d’accord avec les remarques faites que beaucoup partagent même dans l’entourage de Royal.
Plus stratégiquement, l’affaire était en quelques sortes mal engagée dès le départ. Royal s’est d’abord positionnée en franc-tireur vis à vis du PS et à adopter une tactique de rupture et de renouveau afin de surmonter la lassitude de l’électorat de gauche (suite au 22 avril et au NON au référendum sur l’Europe) et répondre aux évidentes carences de la campagne de Jospin (sécurité par exemple).
De son côté, François Hollande tentait l’impossible suite à la victoire du NON. Replâtrer l’appareil afin que le temps venu, celui-ci puisse se ranger derrière le candidat issu des primaires. L’élaboration du projet en forme de synthèse des différentes sensibilités (pour ne pas dire rivalités) en est l’évidente réussite. Et il s’engageât à être le garant de son intégrité.
Sauf que... le jour où la candidate va présenter son programme et que l’on va s’apercevoir que c’est le reflet du projet PS (en fait comment pourrait-il en être autrement à moins de totalement désavouer Hollande, et par voie de conséquence les militant qui ont démocratiquement voté pour le Projet et provoquer un tollé interne) les appréciations risquent d’être ambiguës.
Certains vont se dire que c’est une sorte de miracle républicain laïque - d’autres vont faire remarquer que c’est quand même pour le moins étonnant que l’opinion « des français » corresponde pile poil au Projet socialiste.
Enfin, beaucoup à gauche de la gauche, au centre ou à droite hurleront haut et fort que tout ceci n’était que de la poudre aux yeux visant à faire accepter aux électeurs un projet écrit d’avance en leur faisant croire que c’était leurs idées.
Et pourquoi ? Parce que la démarche confisque une méthode déjà revendiquée par les alter, parce que la participation existe déjà dans les partis sous diverses formes (forums de l’UMP par exemple), parce que les élus locaux font ce travail de consultation des électeurs d’un bout à l’autre de l’échiquier politique et enfin parce que la méthode consistant à dire vous ne pouvez contester mon projet puisque c’est celui des français confisque le fond même de la démocratie.
Ca me rappelle Chavez assenant un « à quoi ça sert qu’il y ait d’autres présidents que moi puisque je suis le seul à m’opposer à l’impérialisme US » lorsqu’il a souhaité que sa coalition modifie la constitution pour autoriser plus de deux mandats présidentiels.
Les processus démocratiques, disons plus classiques, sont manipulables (c.f. l’élection Bush / Al Gore et certaines dictatures), pourtant dans l’ensemble avec un minimum de contrôle c’est globalement rassurant - ou presque (c.f. Bush / Kerry). Mais bon, on connaît le nombre d’électeurs, les votants et les pourcentages respectifs. Un référendum, c’est oui ou non.
Mais un débat participatif ? Qui a dit quoi ? Quelle était la représentativité de la salle ? Qui a noté quoi ? Comment les débats ont été conduit exactement mot pour mot ? Quel a été le choix des différentes propositions ? Ensuite, comment en faire une synthèse ? Par quelle méthode scientifique éprouvée ? Synthèse par élimination des contradictions ? Synthèse par amalgame des solutions ? Synthèse par majorité/minorité ? Mais sans décompte des votes d’ailleurs inexistants ??? Ensuite quid de l’arbitrage une fois les synthèses faites avant qu’elles ne soient relayées ? Enfin, quid des propositions en contradiction avec la sensibilité ou les valeurs du candidat ? Le Monde a appellé ça dans un article, un travail de « dentellière » - c’est le moins que l’on puisse dire.
A chaque étape depuis les invitations lancées jusqu’au Projet National Final, mille manipulations, erreurs, mauvaises appréciations peuvent être introduites. Et tout ceci, dans l’opacité des QG de campagne. Qui est le citoyen lambda qui peut en contrôler le déroulement ?
En dehors du fait que rien ne prouve que cette méthode puisse élaborer la meilleure solution politique fonctionnelle permettant de résoudre un problème, il reste deux questions :
1. Dans le cadre d’un processus électoral (surtout de cette importance) et même au sein d’un parti que penser d’une méthode autorisant une telle potentialité d’arbitraires ou d’erreurs ? 2. Est-ce justement démocratique ?
09/02 12:57 - coolbaba
Je suis d’accord avec toi, et pourtant, lorsqu’il s’est « barré » comme tu (...)
09/02 12:45 - coolbaba
Mon cher Ocsena, Malgré mon attachement à la Démocratie, il faut bien reconnaître que Platon (...)
09/02 12:04 - coolbaba
Lecteur régulier d’Agoravox depuis pas mal de temps, je dois dire que c’est le (...)
09/02 10:48 - coolbaba
Nous sommes d’accord à plus de 51% mon cher ! Malheureusement, nous vivons dans un monde (...)
08/02 15:25 - Eponymus
@ coolbaba et ocsena ; et autres contributions Votre débat est très intéressant et illustre (...)
08/02 14:29 - totolarirette
je viens de tout lire (article&comments) BRA-VO ! BRAVO A TOUS POUR LA QUALITE DE VOS (...)
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