La bulle va exploser, c’est logique, mais la question c’est QUAND ?
Je n’ai rien à ajouter aux pertinentes analyses faites par les divers intervenants. Je me placerai sur un autre plan, différencier les situations de ceux qui achètent pour investir de ceux qui achètent pour se loger. Si les conditions macro-économiques sont en gros les mêmes, le reste est différent.
Les premiers sont totalement prisonniers, une fois signé, de pleins de paramètres qu’ils ne contrôlent plus.
- Tout ce qui est relatif à la crise et ses répercussions sur le locataire réel ou espéré.
- Toutes les décisions des pouvoirs publics qui, actuellement, vont dans le sens d’un grignotage des avantages concédés.
- Toutes les réglementations qui arrivent en matière d’économies d’énergie et les travaux qui iront avec.
- La menace d’une forte dépréciation d’un bien qui était censé venir améliorer une retraite présentée comme incertaine : souvenons-nous du discours bien enfoncé dans les têtes, qui a poussé beaucoup de gens dans les bras des Scellier and co.
Les seconds ne sont pas (encore) prisonniers, et pour cause, ils attendent dans leur location, avec un proprio bien content d’être payé...
- La baisse des prix, bien sûr. Surtout sur des biens manifestement surcôtés, vu leur état. Les diagnostics, bien que discutables dans leur réalisation, fournissent des éléments de négociation plus précis qu’avant. Le Net est aussi sans pitié : il suffit de suivre l’historique d’une annonce pour avoir une idée du moral du vendeur... Quand je suis passé à l’acte, il y a deux ans, je n’ai eu aucun mal à obtenir une baisse conséquente sur le prix demandé (et même 2 000 € sur la com de l’agence, qui l’avait sur les bras depuis 18 mois ! )
- Le feu vert des banques. Même avec deux CDI, des banquiers rechignent. Petite expérience dans mon entourage : lors d’un premier contact, au vu de l’apport personnel du demandeur, suggestion du banquier « avec ça, vous ne préféreriez pas vous acheter une belle voiture ? ». Lamentable.
Du côté des vendeurs, deux cas de figure très différents aussi.
- Ceux qui avaient acheté dans la spirale ascendante, en gros 1997-2007. Là, on comprend bien la crispation sur le prix d’un bien payé (trop) cher et il y a souvent le prêt qui reste à rembourser.
- Ceux qui ont acheté avant cette période, avec une appréciation de 140 % (en moyenne nationale) sur 10 ans. Et là, on comprend moins. Croient-ils que les arbres poussent jusqu’au ciel ? Il est plus probable qu’ils vont s’étioler s’ils ne tombent pas...