Depuis que l’homme écrit l’Histoire,
Depuis qu’il bataille à coeur joie
Entre mille et un’s guerr’s notoires
Si j’étais t’nu de faire un choix,
À l’encontre du vieil Homère,
Je déclarerais tout de suit’ :
« Moi mon colon, cell’ que j’ préfère,
C’est la guerre de quatorz’-dix-huit ! »
Est-ce à dire que je méprise
les nobles guerres de jadis,
Que j’me souci’ comm’ d’un’ cerise
de celle de soixante dix ?
Au contrair’, je la révère
Et lui donne un satisfecit
Mais mon colon,cell’ que j’ préfère,
C’est la guerre de quatorz’-dix-huit !
Je sais que les guerriers de Sparte
Plantaient pas leur épée dans l’eau,
Que les grognards de Bonaparte
Tiraient pas leur poudre au moineaux...
Leurs faits d’armes sont légendaires,
Au garde-à-vous j ’les félicite,
Mais mon colon, cell ’que j’ préfère,
C’est la guerre de quatorz’-dix-huit !
Bien sûr celle de l’an quarante
Ne m’a pas tout à fait déçu,
Elle fut longue et massacrante
Et je ne crache pas dessus,
Mais, à mon sens, ell’ ne vaut guère,
Guèr’ plus qu’un premier accessit,
Moi mon colon, cell’ que j’ préfère,
C’est la guerre de quatorz’-dix-huit !
Mon but n’est pas de chercher noise
Aux guérillas, non, fichtre non,
Guerres saintes, guerres sournoises
Qui n’osent pas dire leur nom,
Chacune a quelque chos’ pour plaire,
Chacune a son petit mérit’,
Mais mon colon, cell’ que j’ préfère,
C’est la guerre de quatorz’dix-huit
Du fond de son sac à malices,
Mars va sans doute à l’occasion,
En sortir une - un vrai délice !-
Qui me fera grosse impression...
En attendant, je persévère
A dire que ma guerr’ favorit’
Cell’ mon colon, que j’ voudrais faire,
C’est la guerre de quatorz’-dix-huit !
(Est-il besoin de signer ?)