j’oubliais, l’auto-gestion ne peut pas exister dans le capitalisme. Le management par objectif, par équipes existe bel et bien, notamment, historiquement, chez volvo. Les équipes se voient assigner un objectif de production qu’elles s’arrangent pour remplir, faisant elle-même leur propre police.
l’auto-gestion, ce n’est pas décider ce qu’on fait, c’est décider la logique, la fin, l’objectif de ce qu’on fait, ce qui est incompatible avec la logique de la valeur ajoutée (cette logique s’impose quels que soient les envies, les besoins, les demandes des producteurs), il ne s’agit donc pas d’auto-gestion selon moi.
j’ai fait des vendanges en champagne : l’équipe était payée au kilo (ou au litre, je ne sais plus, peu importe), plus nous produisions, plus nous étions payés. Nous avons produit beaucoup sans contre-maître mais nous n’avons pas pu décider de rester coucher, de produire moins, de couper les plans moins bas pour nous ménager le dos. Nous étions poussés par l’aiguillon de l’argent qui nous empêchait de penser la production par rapport à notre qualité de vie. l’auto-gestion contrainte est juste perverse, elle n’amène aucune émancipation et, par rapport au projet historique libéral de liberté, elle ne constitue nullement une avancée.