@ Yves Dornet
Il y a une illusion qui devrait nous apparaître évidente dans la sélection des candidats à ces élections : nous (le peuple) ne choisissons pas ces candidats, ce sont les partis qui les sélectionnent pour nous.
Or, que ce soit un parrainage par les maires ou un parrainage d’électeurs, cela ne change rien : ce sont toujours les partis qui décident qui seront les candidats, pas les électeurs ! En somme, cette histoire de prétendu parrainage n’est qu’un écrémage visant à écarter les « petits » candidats, c’est-à-dire un artifice visant à préserver la nature oligarchique du système : il faut que ce soit seulement des candidats issus du sérail politique traditionnel (donc fidèles au système oligarchique) qui soient seuls en lice.
Il me semble donc que vous faites une erreur de raisonnement lorsque vous concluez qu’un parrainage par les électeurs ressortirait d’un « choix » (*) des électeurs : dans un cas comme dans l’autre, les électeurs devront choisir parmi un panel de candidats présélectionnés par l’élite au pouvoir (via les partis).
Les partis ne sont pas, contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, l’expression « démocratique » de tendances citoyennes : les partis sont (et ne sont que) des machines à gagner les élections, et à fabriquer l’opinion publique (cf. la fabrique du consentement de Edward Bernays). Ils ne pratiquent pas la politeia (la gestion de la cité, c’est-à-dire la politique au sens noble du terme) mais la politikè (l’art de gouverner, c’est-à-dire la lutte pour le pouvoir).
Une véritable sélection citoyenne de candidats passerait nécessairement par le fait de rendre (un peu) de pouvoir au peuple, et créerait un signal, un appel d’air, qui mettrait en péril le modèle oligarchique de l’élite. Comme le disait Einstein, on ne résout pas un problème avec ceux qui l’on créé, il ne faut donc pas attendre de l’élite au pouvoir qu’ils proposent des solutions à l’absence de démocratie et rendent les clefs du pouvoir au peuple.
Cordialement,
Morpheus