Tant mieux si des collègues ont obtenu des résultats positifs en appliquant cette réforme. C’est rassurant. Se concentrer sur les connaissances de base ne suffisait-il pas ? Pourquoi fallait-il absolument transformer les savoirs en compétences ? Pour y mettre un peu de tout ? Parce qu’on l’a imposé en haut lieu à l’échelle européenne ?
Ceci dit, se concentrer à faire acquérir des bases est certainement une bonne chose, et les collègues qui ont obtenu des résultats positifs ont dû trouver les bons leviers. Mais à quoi servent toutes ces cases à cocher ? Ce système est trop lourd, demande trop de temps que l’on pourrait passer à faire autre chose.
Je suis totalement d’accord avec vous au sujet des redoublements : les enfants qui n’ont pas le niveau passent quand même en classe supérieure pour vite arriver à 16 ans (fin de la scolarité obligatoire) et/ou s’échouer en seconde très indifférenciée et surchargée. Sans le vouloir, ils vont empêcher les autres de progresser. Et la peur du redoublement ne motivera plus personne, donc les « élèves touristes » pourront en faire toute une philosophie de vie, ce qui constitue une position qui se défend, car après tout, si sans travailler je suis le même cursus que mon voisin (stupide) qui boulonne dur, pourquoi m’en ferais-je ? L’intelligence, c’est d’arriver au résultat en déployant le moindre effort : bah, j’arriverai à avoir mon brevet en poche et même à passer en seconde...
Et pense-t-on à l’horreur que vivent les élèves qui ne comprennent rien depuis le CM2 et se voient trimbalés de classes en classes, années après années, en entendant parler hébreux ou chinois, et en apprenant au moins une chose en sortant de l’école, c’est qu’ils étaient vraiment très très mauvais et ne comprenaient vraiment rien. Un beau départ dans la vie ! Arriver à un tel résultat n’est pas un objectif enviable, et il y a pas mal de perdants dans cette affaire : les « bons » et ceux « en difficulté ». Brrrr...