Bonsoir Monsieur Colignon,
1 - j’ai également commencé ma vie active en gagnant la moitié du smic, ce qui d’ailleurs ne couvrait même pas mes charges fixes. Des millions des personnes ont ce genre de départ, pour certains comme vous avec la certitude que cela va largement s’améliorer, et pour d’autres (comme moi), rien. Pour le banquier qui va vous octroyer votre premier prêt, ça fait une très grande différence.
2 - là encore, rien de spécifique à votre travail, à titre personnel, j’ai des horaires bien pires. Et d’autre part, de tels horaires vont forcément se retrouver dans votre travail, ce qui compte tenu de sa spécificité peut se traduire en mort inutile.
3 - petite pension = petite cotisation, c’est comme cela que ça marche.
4 - Cela ne vous donne aucun droit, ni ne vous confère aucune autorité. Et également, voir 2
5 - C’est très bien comme cela, et c’est la raison pour laquelle les études que vous avez faites sont longues et chères.
6 et 7 - Rien, absolument rien ne vous permet de dire cela.
8 - La science médicale est à l’arrêt depuis maintenant 30 ans, totalement ravagée par les conflits d’intérêts. La recherche médicale se résume à trouver le nouveau viagra ou botox, ou une maladie périodique et son vaccin qui assureraient des revenus réguliers.
9 - Vous revendiquez votre droit à péter dans la soie. Confidence pour confidence, j’ai des revenus également très importants, mais je me fout totalement du luxe dans lequel je passe mes vacances, qui d’ailleurs sont assez souvent dans des endroits ou le simple concept d’une douche constitue un luxe inatteignable (Niger, Lybie, Maroc, Mali, Tunisie, Turquie, ...). Bref, c’est une question de gout qui n’engage que vous.
10 - « Mais nous n’avons aucune raison de ne pas avoir de très gros dépassements d’honoraires quand nous traitons des gens comme Bouygues »
C’est bien cela qui montre à quel point vous n’avez rien compris au sens de ce qu’est la sécurité sociale. Comment susciter l’acceptation de l’ensemble de la population si on pratique des tarifs « a la gueule du client », d’autant que votre argumentaire me parait parfaitement faux-cul. Vos soins sont liés à une prestation qui ne change pas en fonction de la richesse de votre patient, alors il n’y a aucune raison que son prix en change, à moins de mettre en oeuvre une politique extraordinairement cynique qui se résume à ceci : « Si mes soins peuvent vous sauver, alors ils valent bien tout ce que vous possédez ». Est-ce cela
Vous vous prenez pour le moutardier du pape parce que vous sauvez des vies de temps en temps, et vous pensez que cela vous donne le droit de vous sentir supérieur à tout le monde, à la limite de la condescendance. Mais bougre de con, si les éboueurs arrêtaient de vider votre poubelle, vous verriez un peu ce que l’espérance de vie deviendrait, de manière plus radicale d’ailleurs que tout autre avancée médicale. Selon donc votre logique comptable de votre supériorité, votre place dans la société est en dessous de celle des éboueurs. Alors un peu de modestie, que diable !
Et sur ce, bonne soirée.