Je vous trouve bien
timoré, Sylvain Rakotoarison, quand vous parlez de "scénario
catastrophe« , de »soirée qui a viré au cauchemar" et quand vous
ajoutez que « le risque de scission » pourrait être
« désastreux ». Je sais que, pour moi, c’est des années qui vont
m’être nécessaires pour retrouver le sommeil.
C’est, je crois, que vous
sous-estimez encore ce que vous appelez pourtant "un vent démocratique
indéniable". Ce vent inédiable apporte en réalité une avancée
gigantesque, incommensurable, quasiment indicible dans la conception
démocratique de notre pays.
Tous les journalistes
qui comptent se mettent d’accord avec tous les politiciens qui comptent pour,
pendant des mois, nous présenter deux individus de droite comme les seuls à
pouvoir un jour, de ce côté-ci, diriger notre grand et beau pays. Avant cela,
les mêmes nous ont présenté pendant des mois, de la même manière, deux
individus de ce qu’on nomme encore la Gauche comme seuls capables de jouer le
même rôle de ce côté-là. Et l’un des deux est même devenu notre Président de la
République.
Et les grands médias
de radio et télé qu’on qualifie toujours « de service public » nous ont
même offert des soirées entières de promotion de ces quatre individus, pour eux manifestement
plus doués, et plus légitimes, que les quelques soixante millions d’autres pour
servir de guide suprême à la nation.
Et vous, vous voyez seulement une « catastrophe » dans le fait que deux des quatre génies sont considérés par la France qui compte comme d’égale valeur !
En fait, Sylvain, vous minimisez
énormément
l’énorme bond en avant de nos conceptions démocratiques.
Mais ça ne va pas se passer comme ça, vous allez
voir ! Je vais descendre dans la rue rejoindre des dizaines de milliers de
jeunes découvrant la politique - avec la belle lucidité et la belle exigence qui caractérisent leur jeunesse -
pour gueuler avec eux mon indignation... afin de faire plaisir à un vieux monsieur qui voudrait mourir en se prenant pour un militant.