J’étais tout à l’heure à la manifestation de soutien à Israël, qui ne s’est pas tenue comme prévu dans la minuscule rue Rabelais mais, en raison de l’affluence et probablement des risques de provocations ou d’attentats, près du croisement Champs-Elysées - Matignon. Selon les organisateurs, il y avait entre cinq et sept mille personnes, réunies sous des drapeaux israéliens et français. Les pancartes, les quelques déclarations qui ont été faites au micro n’avaient rien de bien surprenant : c’est ce que nous sommes quelques uns à répéter ici inlassablement. « Attaquer Israël, c’est aussi attaquer la France », disait l’une. Une autre rappelait l’intention délibérée du Hamas d’exterminer les Juifs et rappelait le septième article du Hamas. Il y en avait bien d’autres que je n’ai pas pu lire, la foule était tellement serrée qu’il était impossible de s’y déplacer. Le grand rabbin Bernheim devait souligner l’effort de l’armée israélienne de ne pas nuire aux civils palestiniens, soulignant que ces sentiments humanitaires n’étaient évidemment guère partagés et que de l’autre côté, on se ferait véritablement un vrai plaisir de l’exterminer. Claude Goasguen, le seul maire d’un arrondissement parisien (le 16e) qui avait eu l’honnêteté et le courage de dénoncer la situation de Gilad Shalit, otage du Hamas, a été aussi extrêmement applaudi. Il avait sévèrement critiqué hier l’effarante déclaration à Antenne 2 de Laurent Fabius ; il a critiqué aussi l’ancien gouvernement sarkozyste, largement empêtré lui aussi dans des relations troubles avec les émirats. Le Ministre des affaires étrangères a été plusieurs fois cité et copieusement hué pour le principe, mais sans méchanceté. Cela faisait surtout rigoler.
Tout cela s’est terminé avec quelques chants de la tradition juive et la Marseillaise. Bref, c’était un plaisir de retrouver à ce rond-point des Champs Elysées la France éternelle dans la diversité de ses traditions, celle qui refusa si minoritairement l’occupation nazie et sut toujours résister aux systèmes d’oppression, celle qui a toujours su montrer le chemin de l’honneur et qui a fait l’histoire.