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Commentaire de Lord Franz of the F. in S.

sur Israël/Palestine : si vis pacem, fais-la !


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Lord WTF ! Lord Franz of the F. in S. 23 novembre 2012 16:10

Le problème fundamental est assez simple :

a) Zion refuse la victoire (acquise depuis des années, si l’on s’en tient à la doctrine de Jabotinski : celle que les néosionistes encore plus que de perpétuer ont perverti autant à l’extrême que jusqu’à l’absurde), et b) si la raison d’être d’Israël était –dans le projet zioniste- le fait d’être le « foyer national juif » aujourd’hui la raison d’être de Zion est la guerre ( la caste dirigeante révélant par elle-même l’hyperperméabilité entre domaines militaire/politique et complexe militarosécuritaire israélien).

a) le refus de la victoire : dans la doctrine de Jabotinsky (le « mur d’acier ») acquérir la suprématie militaire puis user de cette puissance militaire (en corrélation avec l’usage de la terreur à l’encontre des civils, et la destruction des infrastructures civiles : autant dans une logique de vengeance/punition que surtout comme mode de dissuasion-terreur pyschologique) n’était pas une fin en soi, mais un moyen d’aboutir à une fin précise : selon Jabotinsky cette stratégie visait à refuser tout compromis avec les adversaires tant que la suprématie (ou l’avantage) militaire n’était pas acquise, et que le coût pour l’ennemi soit tel qu’il n’est d’autre choix que d’accepter la résolution du conflit selon les termes zionistes négocier une solution politique garantissant/pérennisant le projet zioniste : soit donc un foyer national juif en Palestine.

Cette stratégie a réussi au-delà des espérances de Jabotinsky puisqu’aujourd’hui non seulement Zion a la totale supérmatie militaire sur les Palestiniens mais aussi sur le M.O : que ce soit avec son parrain yankee satisfaisant à toutes ses demandes d’aide militaire que depuis le chantage nucléaire en 73 menaçant d’envoyer ses Jericho vitrifier les capitales arabes, Zion n’a objectivement plus aucun ennemi « de taille » côté arabe ; mais aussi à de nombreuses reprises Palestiniens et Ligue Arabe ont signifié leur acceptation d’une solution de deux états : donc reconnaissance explicite (ou implicite dans le cas du Hamas) de l’état d’Israël par les « ennemis arabes ». Pour autant, Zion continue à refuser SA victoire. 

b) Et là, nous arrivons au second point à savoir que si la stratégie du « mur d’acier » visait à donner les moyens militaires de la victoire autant militaire que politique, cette stratégie militaire a contaminé à l’extrême le champ politique israélien, au point qu’elle est devenue le cœur de l’idéologie politique néosioniste qui non seulement la perpétue mais aussi la pervertit en refusant comme précisé LA victoire totale des zionistes sur leurs adversaires arabes : qui n’ont objectivement plus aucun moyen de menacer la pérennité d’Israël. Perversion qui conduit à la situation actuelle où l’objectif final n’est plus celui développé par Jabotinsky : à savoir une résolution politique garantissant l’existence d’Israël, mais le maintien des Palestiniens dans un état de subjugation perpétuel et la continuation de l’usage de la puissance militaire non plus pour garantir une victoire déjà acquise ou l’existence d’Israël mais maintenir les Palestiniens dans leur condition d’hilotes contemporains. 

Nous aboutissons à cette situation absurde, où une doctrine qui ayant été appliquée a bel et bien abouti à la réalisation des objectifs qu’elle énonçait se voit maintenue (notamment dans son volet terreur à l’encontre des civils) dans une logique certes strictement absurde mais qui désormais fonde la raison d’être de Zion : à savoir la guerre pour la guerre : avec la perpétuation d’un état de guerre permanent avec les Palestiniens pourtant vaincus, politiquement et militairement impuissants : et maintenus dans un état d’incertitude permanente (notamment depuis Sharon) qui fait que JAMAIS ils ne sont à même de « deviner » le prochain mouvement des zionistes : cela allant autant avec l’impossibilité de savoir si tel checkpoint sera bien ouvert et/ou à quelle heure, si telle catégorie de hummus (arômatisé au safran ou au citron) sera autorisé à entrer à Gaza, si tel village en Cisjordanie ne sera pas soudainement emmuré ou considéré comme zone militaire par Zion, etc… bref une sorte de partie d’échecs où l’adversaire non seulement change les règles à chaque coup, mais aussi élargi ou réduit les dimensions du damier quand il le souhaite, ou transforme sa tour en fou, son pion en cavalier, etc… bref l’objectif ici n’étant rien d’autre que de créer chez les Palestiniens autant incertitude permanente quand à leur condition dans l’immédiat que d’aboutir à la constitution d’un état d’impuissance acquise aboutissant au renoncement, le désespoir, la dépression, etc… SOIT donc la réduction à un état de non-existence (Gaza étant la zone de non-existence par excellence) et l’acceptation de sa condition de subjugué : être sans exister réellement.

Pour conclure, le problème fondamental est l’absence dans le zionisme de toute morale ou éthique de la guerre et du pouvoir, mais aussi de toute éthique JUIVE : ce qui en soit supporte le propos en introduction : la raison d’être de Zion n’est pas/plus d’être juif mais la guerre.

 

Pour des raisons historiques, la pensée juive (excepté la Bible) n’a pu ou su, en l’absence de toute entité politique juive pendant des siècles (excepté quelques oasis sahariennes ou en Asie Centrale, ainsi qu’une malheureuse expérience au Yemen le siècle précédent l’avènement de l’islam) d’éthiques du Pouvoir ou de la Guerre, mais a par contre développé une éthique et une morale globale fondées sur le principe (central dans le judaïsme) du tikkun olam : soit réparer le monde, dont une des manifestations les plus fréquentes est la lutte contre l’oppression, l’injustice, etc… : principe totalement absent de la pensée néosioniste qui ne vise aucunement à réparer quelque injustice que ce soit, préférant multiplier les injustices dans une guerre permanente autant qu’absure à l’encontre ce ceux dont Zion a la charge (Palestiniens et Israéliens), et qui dans les cas où elle récupère le patrimoine biblique juif en use à des fins en complètes opposition avec ce principe : par exemple, lorsque des rabbins militaires déclarent mitzvah les guerres d’Israël et supposent l’annulation temporaire de la halakha pour les soldats combattant : soit donc la suppression de TOUS les garde-fous posés par la morale juive. Enfin  la pensée néosioniste n’acceptant pas plus les principes occidentaux de la guerre juste (qui font de la guerre un prolongement de la politique dans le but d’une résolution politique d’un conflit), ni les conventions internationales (par exemple celles garantissant le droit à l’autodétermination des peuples) n’a pas pour autant développer d’éthique martiale (toute éthique martiale visant à une finalité politique au de là des réussites militaires) ni même d’éthique du pouvoir : ce que disposer du pouvoir (ici absolu dans les faits) entend. Au final, Zion est devenu trop puissant pour entendre raison, ou gouverner sagement, et n’a de juif que le nom : en soi, cela représente la faillite du projet zioniste. 

 

 

 

 

 


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