@Jack Mandon
J’aurais été tout à fait disposé à vous prier de m’excuser
d’avoir mal orthographié votre prénom, mais l’espèce d’aigreur
sermonnante que vous mettez à dire la chose m’en dispense d’autant
plus que Jacques étant aussi mon troisième prénom, j’ai un peu de
mal à souffrir qu’on puisse trouver dégradant de le porter plutôt
qu’un autre.
Mon intervention n’avait rien d’arrogant et je vous ai très bien
lu. Il y avait sans doute un peu de provocation dans le début de mon
intervention, laquelle excluait d’emblée la pertinence de toute
référence à l’inconscient. C’est que vos présupposés
idéologiques et les miens sont diamétralement opposés : vous vous
réclamez assez régulièrement ici d’une psychologie « des
profondeurs » que je récuse totalement. Là où vous voyez de
l’émotion, il n’y avait donc qu’un jeu polémique tout à fait
délibéré et calculé. Maintenant, vous me parlez de « respect »,
et par deux fois. C’est une notion très confuse et que n’aime guère,
qui ne peut pas avoir cours dans les débats intellectuels. Je
serais évidemment tout à fait fâché de vous blesser (et
présentement, je le suis un peu), et cela constitue bien, si vous
voulez, une forme de respect, mais il se confond avec la
bienveillance naturelle de tout sujet qui pense ; cela est si naturel
qu’il n’y a jamais lieu vraiment d’en faire tout un fromage. Je n’ai
en revanche aucun respect pour les idées, les théories qui
circulent, les opinions contingentes. Pas plus pour les vôtres que pour les miennes, lesquelles je m’efforce de « partager » le moins possible. Qu’on entreprenne de démolir
mes conceptions, cela ne me fait ni chaud ni froid, et si on me
prouve que j’ai tort, j’y aurai même gagné quelque chose. J’en use
pareillement avec autrui. Ainsi se comportent également les
partenaires du dialogue platonicien, dont la leçon n’est tout de même pas des plus
méprisables.