Désolé mais Antikon et G. Delanuit sont au degré zéro de la réflexion scientifique sur la conscience. Je les adresse au livre, qu’ils devraient lire...
J’ajoute que dans une table-ronde récente tenue à l’ENSTA (École Nationale Supérieure de Techniques Avancées), quatre scientifiques souvent cités par notre Revue Automates Intelligents ont abordé un thème qui renvoie à celui traité par Ray Kurzweil et commenté dans le présent article : « Que reste-t-il du propre de l’Homme ? » Il s’agit de Georges Chapouthier, biologiste et philosophe, de Jean-Gabriel Ganascia, roboticien, de Lionel Naccache, neurologue et de Pascal Picq, paléoanthropologue.
La publication qui rend compte de la discussion est disponible aux Presses de l’ENSTA, 2012. Nous y renvoyons le lecteur. Bien que trop rapidement, les auteurs apportent à la question les réponses que leur suggèrent leurs disciplines. Pour eux, il n’est pas possible en termes scientifiques de parler d’un « propre de l’homme » existant comme une réalité objective. Les humains manifestent un certain nombre de propriétés, dont différentes formes de conscience. Il s’agit d’avantages au regard des exigences de la survie, qui ont pris naissance bien avant l’apparition de l’homo sapiens et qui se retrouveront vraisemblablement chez les successeurs éventuels de celui-ci, étroitement associés à des robots évolutionnaires.
Il n’est donc pas rationnel d’étudier ces propriétés telles qu’elles se manifestent aujourd’hui chez les humains, sans remonter à leurs sources biologiques et anthropologiques, non plus que sans anticiper les formes qu’elles prendront avec la numérisation et la robotisation du monde actuel. Certaines constantes, patterns dirait Kurzweil, peuvent apparaitre, mais elles restent relatives. On est loin, inutile de le souligner du point de vue enseigné par le dualisme philosophico-religieux et qui imprègne les croyances de 80% des humains, selon lequel l’esprit humain, ou si l’on préfère sa conscience, reflets de la divinité, échappent à toutes les contingences.
Je cite ces auteurs ici car leurs travaux fournissent un éclairage indispensable à ceux évoqués par Ray Kurzweil dans son propre ouvrage.