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Commentaire de Corinne Colas

sur Chômage : le cri d'alarme de Pierre Larrouturou


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Corinne Colas Corinne Colas 29 novembre 2012 17:29
Le chômage explose, allons danser ma mie... les affaires seront bonnes !

Le revenu universel permettrait de casser la dynamique de l’esclavage...
Ce grain de sable peut enrayer d’autres rouages car on sait où mène le culte de la (fausse) « croissance » : destruction de la planète, de l’humain... 


Copie impossible donc je m’attelle à vous retranscrire quelques petits extraits d’un texte écrit il y a plus de 100 ans et toujours d’actualité malheureusement :

C’est un extrait de « Pour la vie » écrit par Alexandra David-Néel, publié dans « Ecrits de jeunesse » aux Editions « Les nuits rouges ». 

Pardon à « la tortue » gardienne de l’oeuvre d’A. D-N décédée mais je suis sûre que l’auteur me pardonnerait de « piller » un petit morceau méconnu de ses écrits puisque c’est pour « la bonne cause ». Cela permet au moins de montrer une autre de ses facette car A. David-Néel, esprit brillant, l’un de nos plus grands explorateurs, a toujours été d’une lucidité féroce.

- Si cela vous plaît, si vous désirez mieux connaître A. D-N qui a eu une vie passionnante... n’hésitez pas à acheter ses livres directement auprès de l’association humanitaire qui elle-même, ne se contente pas d’un devoir de mémoire :
 http://www.alexandra-david-neel.org/francais/fonda.htm



« La production ne se fait pas dans le but de satisfaire les besoins de l’ensemble de la société. Ceux qui possèdent du numéraire s’emploient simplement à accroître leur quantité de numéraire comme moyen de tout se procurer sans travail personnel. Le travailleur au contraire, ne trouve pas à échanger directement son travail contre les choses nécessaires à sa vie ; il faut qu’il passe par l’intermédiaire du numéraire, qu’il travaille pour celui qui peut lui en donner. Or, il fait toujours en cela un marché de dupes. Jamais, il ne retire de la valeur de son travail la valeur équivalente à ce qu’il produit ; la différence existant entre le salaire payé à l’ouvrier, le prix de la matière première et le prix de vente, revient à celui qui le fait travailler. D’où, il s’ensuit que si tous ceux qui ont coopéré à la confection d’un objet -y compris celui qui a fourni la matière première- voulaient en devenir les propriétaires, ils devraient le payer d’une somme plus grande que celle de leurs salaires réunis. Où prendre la différence ? En travaillant davantage, en faisant par exemple deux objets pour pouvoir en racheter un ; c’est à dire en accroissant, par une répartition du bénéfice, la richesse d’autrui à son détriment à soi. D’où il s’ensuit que chaque que chaque instant donné par l’ouvrier au travail, chaque effort fait par lui pour obtenir l’argent nécessaire à sa subsistance, contribue en même temps à accroître une richesse à laquelle il ne participera jamais et une puissance qui se retournera contre lui. »

(..)

"La production se réglant non sur les besoins réels des hommes, mais sur l’intérêt de certains, le nombre de ceux à qui l’on ne permet pas de travailler devient même utile à ces intérêts particuliers, tandis qu’il est néfaste au reste des hommes."

 (..)

 "........les divers produits sont moins accessibles à tous, sont plus chers, forcent l’ouvrier à travailler davantage pour les acquérir, ce qui contribue à le maintenir dans sa pauvreté et l’oblige à accepter des salaires pour vivre normalement. En résumé, dès que l’on accepte la possession perpétuelle par un individu de choses qu’il ne peut mettre en valeur lui-même, on change les membres d’une société en autant d’ennemis, ceux qui possèdent cherchant à conserver, à étendre ce qu’ils appellent leur propriété, ne laissant pas même aux autres la faculté de s’employer à créer en dehors d’eux de nouvelles valeurs sociales.

 

Ce n’est généralement pas ainsi que les travailleurs envisagent les choses ; l’ennemi pour eux, c’est celui qu’on voit près de soi, prêt à obtenir ce que l’on s’est vu refuser : la place, l’emploi, le salaire de famine, la servitude quelconque pour laquelle il a paru plus apte ou plus docile. Celui-là, selon le cas, c’est l’ouvrier non syndiqué ou l’étranger, ou le juif, ou n’importe qui : un misérable sur lequel d’autres misérables se ruent.

 

Le moment n’est pas encore venu où l’on renoncera au pacte stupide en vertu de duquel le tailleur peut finir en haillons après avoir passé sa vie à coudre des vêtements, et le maçon mourir faute de gîte après avoir cimenté tant de pierres pour les maisons des autres."

 

 (..)

  

"Avec l’organisation actuelle de la société, la machine ne pouvait être construite que par le riche. Une fois construite, elle fut donc la propriété du riche et la docile servante de l’homme devint (..) la concurrente et rivale de l’ouvrier qui n’a pu trouver grâce qu’en devenant l’esclave de cette machine au moyen de laquelle il aurait pu s’assurer repos et liberté."

 

 (..) 

  

"Celui qui a sacrifié une part de son bien pour posséder un outillage mécanique attend qu’il lui rapporte avec intérêt ce qu’il lui a coûté. Il ne peut pas continuer à payer des ouvriers dont le secours ne lui est plus nécessaire. Cependant, les hommes devenus inutiles pour lui, comment mangeront-ils, puisque dans nos sociétés, le travailleur est mis au rang d’animal domestique, vivant par la grâce et selon le caprice de ses maîtres ?"

 

 (..)."Une concurrence d’un autre genre menace l’ouvrier. L’installation des machines rendant le travail moins difficile a permis de remplacer, en bien des industries, les hommes par des femmes et même par des enfants. Ceux-ci obtenant un moindre salaire, l’employeur a tout intérêt à les embaucher de préférence, chaque fois que la nature le permet. Or si l’on y pense, on voit que les ouvriers pour suppléer à leur salaire, insuffisants à les faire vivre, eux et leurs familles, dans des conditions convenables, sont poussés à demander un supplément de gain au travail de leur femme ou de leurs enfants."

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En 2012, nous pourrions ajouter qu’avec la globalisation du monde, on a su trouver encore moins cher ailleurs aujourd’hui... Maintenir la pression permet de remplir le portefeuille.

Et si les machines permettent moins d’ouvriers, les logiciels permettent moins d’encadrants. La rationalisation du travail qui permet de décomposer chaque tâche y compris intellectuelle mettra presque tout le monde au chômage. 

Le but étant de conserver un équilibre difficile : juste la tête hors de l’eau (grâce aux prêts entre autres mais aussi diverses promesses) pour mieux... nous l’enfoncer et hop une bouffée d’air puis on recommence....

Le pire est que nous voulons survivre... SEULEMENT nous acheter le dernier IPHONE ! La transformation de l’humain semble achevée ? Non, beaucoup résistent... Cela donnera peut être ceci dans le futur :

http://www.youtube.com/watch?v=iQ-6G-mKPJ4


 un film dont la poésie subversive a en a gêné tant qu’il a fait un flop officiellement. Officieusement, il a été traduit avec enthousiasme dans bien des pays, c’est dire s’il fait résonnance ! 


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