Je n’ai jamais dit que les scénaristes français étaient nuls, mais que la plupart des scénarios des films français le sont.
Je n’ai jamais été d’accord avec Jeanne Moreau qui déclarait : « Si les ébénistes construisaient des chaises comme les scénaristes français charpentent leurs scénarios, tout le monde se casserait la figure. »
Ce que j’affirme c’est que le métier, au sens de chemin de vie, artisanat, de scénariste à disparu. La plupart des scripts sont écrits par des gens qui ignorent tout de cette profession et qui d’ailleurs en exercent une autre : romanciers, journalistes, réalisateurs etc...
Ce n’est donc pas étonnant si, les scénarios étant écrits par n’importe qui on obtienne n’importe quoi comme résultat.
L’exemple qui m’a le plus frappé ces derniers temps est la mésaventure « Le jour des corneilles », film d’animation français.
Un long métrage d’animation est une oeuvre de longue haleine, cinq ans de travail d’une équipe nombreuse, un budget très important... Et comme scénariste, une débutante qui de façon tout à fait normale accumule les fautes de débutant. Le film est plat et ennuyeux avec une chute stupide...
Eh bien les critiques ont adoré, ils trouvent ça très poétique. Mais le public a boudé et le film est un ratage aussi bien artistique que financier...
Le plus rageant dans l’histoire c’est que désormais les producteurs diront : « pas la peine de faire des films d’animation en France, ça ne marche pas ! »
Et nombre de superbes projets se verront enterrés parce qu’une débutante prétentieuse n’a rencontré personne capable de lui dire : « Pourquoi ne pas apprendre ton métier avant de vouloir l’exercer ? »