« Il existe quantité de bouquins racontant des conneries et ayant au cours de l’histoire servi à justifier des projets politiques ou colonialistes aussi divers que variés... »
@Talion
Flavius Josèphe, qui commandait les Juifs lorsque Vespasien a entrepris en 67 de réduire leur résistance à l’Empire, a préféré, au lieu de se suicider avec ses compagnons assiégés, se rendre aux Romains, prendre leur parti et rester chez eux jusqu’à la fin de sa vie. C’est dire que dans la tradition juive, ce personnage n’a jamais paru très recommandable. Son oeuvre a beaucoup été utilisée, effectivement, et à des fins plutôt antisémites, tout au long du moyen-âge. Sa mauvaise conscience de traître lui fait développer des griefs contre ses anciens compagnons d’arme dont les auteurs chrétiens ne manquent pas de faire leurs choux gras.
Il reste que lorsqu’on veut connaître l’histoire de l’antiquité, il n’y a pas d’autre moyen que de confronter les écrits des historiographes. Il n’y a pas moins et pas plus de conneries dans Flavius Josèphe que dans César, Tacite, Suétone, ou l’Histoire auguste. Quand les auteurs parlent de tel ou tel conflit, ils sont peut-être dans la position de Fabrice del Dongo à Waterloo, ou bien leurs informations sont de seconde main ; ce qu’ils racontent, dans le détail, est probablement à prendre avec des pincettes, mais quand ils évoquent les peuples qui sont en conflit, les princes et les intérêts qui s’opposent, on peut tout de même, dans les grandes lignes, leur faire confiance. Sans ces textes, il n’y aurait tout simplement pas de connaissance historique.
Résultant d’un croisement entre la pauvre race berrichonne et celle de l’Artois, je ne peux me réclamer personnellement d’aucun mythe fondateur ; cela dit, je n’ai rien contre.