Bonjour Courouve,
D’accord avec vous, j’ajoute mon témoignage très perso :
Née en Algérie, avant la guerre, j’ai des souvenirs d’avant, pendant, après. Comme le dit Maxim plus bas, la majorité des pieds noirs était pauvre. C’était notre cas.
Mon père a été assassiné (égorgé pour être plus précise et afin de mettre des images sur du vécu). Il avait pour ami, dans le village, le receveur des postes, algérien, militant FLN. J’avais pour institutrice, une bretonne mariée à un militant FLN. Nous le savions tous et l’acceptions.
En classe (classe unique, de filles), nous étions 35, 5 d’origine européenne (en fait je n’ai jamais su me définir) et 30 d’origine algérienne. L’école était obligatoire. C’était pareil pour les garçons.
J’ai du mal, vous le comprendrez, à demander pardon. Je ne renie absolument pas les exactions commises par certains militaires. Je ne renie pas non plus les exactions commises entre les différents partis algériens : l’ALN et le FLN. Il y a eu aussi de nombreux morts, et des assassinats à Paris pour les « renégats ».
Un livre m’a réconciliée avec cette histoire, c’est le « Premier homme », d’Albert Camus. J’ai retrouvé les discours de mon père qui croyait à une vie ensemble, dans un pays indépendant. Et de nombreux algériens militants y croyaient aussi.
Bouteflika veut faire oublier aux algériens ses incompétences, les assassinats commis par les islamistes et reporte sa haine sur la France. Lang et Royal doivent oublier que l’immense majorité des algériens n’a pas connu la guerre. Je lis régulièrement la presse algérienne sur Internet, et c’est ce qu’on y trouve. Ici, sur AgoraVox, le Blédard intervient souvent, commet de bons articles, et n’a pas cette soif de revanche.
Merci à l’auteur