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Commentaire de easy

sur Nous réussirons à vous priver de corrida, Monsieur Bart'tabasse !


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easy easy 8 décembre 2012 12:00

Accorder aux autres la liberté de faire comme ils préfèrent, ça a du sens.

Mais en ce cas, on aurait également dû laisser les esclavagistes et les cannibales faire comme ils l’entendaient.

C’est vraiment un problème difficile que celui du droit d’intervenir en tiers-archange-sauveur. Car si ce droit était carrément indiscutable, chacun irait constamment à intervenir chez les autres pour leur reprocher d’être le bourreau de quelque victime y compris si la victime est une personne morale ou un concept abstrait (par exemple la révolution, la liberté, l’égalité, le progrès, la religion, la science...).

Je rappelle qu’il a existé des esclaves et des colonisés qui se sont offusqués que des tiers viennent les libérer. Lesquels tiers ont alors inventé le concept de syndrome de Stockholm afin d’invalider les protestations de ces victimes qu’ils entendaient délivrer.
Le sauveur ne supporte jamais que le prétendu sauvé refuse son sauvetage.

Il y a vraiment un difficile problème autour de la servitude volontaire et il ne doit pas être éludé car pour l’instant les gens sont quasiment tous asservis aux volontés d’une entreprise dont ils ne sont qu’un des rouages.



Laissons donc le très difficile cas de l’homme esclave, exploité, colonisé, asservi de côté et passons à celui des animaux.

Là, en tant qu’archange, on se retrouve dans une position plus sûre puisqu’aucun animal ne proteste « Bin, arrêtez donc de me libérer ! Je suis très content de mon sort dans ce zoo »
Bien que l’archangisme pro animal soit plus sûr pour cette seule raison, l’archange doit tout de même s’interroger et se freiner. S’il ne se freine pas dans sa démarche de sauveur, il peut s’enivrer de son rôle et finir par s’imposer donc soumettre des gens à sa volonté. S’il ne se censure pas, s’il se pose en irréfragable, incontestable, le sauveur ne peut que devenir abusif, potentat (Cf les sauveur d’un certain tombeau). Le rôle de sauveur est le plus enivrant qui soit et il n’est quasiment aucune profession qui ne cherche à s’en blasonner (ce ne sont pas les ONG et les Greenwasher qui me contrediront).

Le sauveur des animaux devrait toujours dire « Je lève la main pour dire que je trouve cruel le sort que vous infligez aux bestioles mais moi-même, je ne suis pas sûr d’être un ange. Il me semble que je suis également nuisible à quelque chose quelque part et que ma présence sur terre s’impose forcément à quelque créature animale ou végétale »
S’il ne pose pas cette ambivalence, il s’enivre de son droit d’imposer sa volonté. 
(Hitler avait libéré les Sudètes, il était aussi le sauveur de l’Allemagne comme les EU sont les sauveurs du monde)

Si les sauveurs en herbe ne savent pas dire qu’ils ont le devoir de se censurer, si la pratique de cette auto censure des sauveurs ne se généralise pas dans le peuple au niveau de sa base, il n’y a aucune raison que les gouvernants de tous ordres ne profitent pas de cet extraordinaire biais pour s’imposer partout et à tout propos puisqu’il y a toujours quelque chose ou quelque cause à sauver.

L’Eglise n’avait pas su se censurer de son archangisme. Maintenant que par la grâce de la Révolution chaque gueux se croit le devoir de décider de tout, il oublie à son tour qu’il doit se censurer.



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