• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Emile Mourey

sur L'esclavage en Islam : Le texte du contexte


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Emile Mourey Emile Mourey 8 décembre 2012 13:45

Bonjour,

Votre article est intéressant, vos intentions louables dans le contexte mauritanien. Il s’agit, sauf erreur de ma part, de faire évoluer les mentalités au sein de votre population... évolution et non rupture d’avec vos textes sacrés. 

Dans le contexte français - et cela explique que votre article ne sera pas bien compris - nos intellectuels sont partisans de la rupture d’avec les anciens errements. Ils ne comprennent pas qu’on puisse transiger, même provisoirement, sur des valeurs qu’ils considèrent comme universelles et de simple bon sens. Ils ne comprennent pas que ces valeurs ne s’imposent pas au monde entier, ce qui devrait, selon eux, être l’objectif de tout dirigeant. A l’égard des immigrés qui viennent de Mauritanie, nos lois exigent une rupture totale d’avec les coutumes ancestrales du pays d’origine qui ne sont pas en accord avec elles. Le meilleur choix qu’ils puissent faire est de s’intégrer totalement et qu’ils n’ont nul besoin d’iman pour cela.

Le problème de la majorité des pays arabes, et vous le savez bien, c’est, du point de vue de nos intellectuels, qu’ils sont en retard d’évolution par rapport au monde occidental. Nos intellectuels craignent, pour la population immigrée, un retour à un Moyen-âge religieux dont ils se sont libérés depuis le siècle des lumières.

Notre histoire occidentale nous dit, en effet, que « déjà à la fin de l’Empire romain les latifundia à esclaves avaient disparu » alors qu’au VIème siècle/VII ème siècle, le texte du Coran nous montre, comme vous le reconnaissez vous-même, qu’en Arabie, l’esclavage était loin d’être éradiqué, bien au contraire, et le statut de la femme toujours profondément injuste.

Je suis bien d’accord avec vous sur le fait que la Sira nous montre que les dirigeants de l’islam de cette époque ont cherché à faire évoluer les mentalités. La question qu’il faut se poser : dans quelle mesure et jusqu’à quel point ont-ils réussi ? Force est de constater qu’ils n’ont pas réussi et que, malgré toute votre bonne volonté, il vous sera très difficile de rattrapper le retard pris, ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas le faire.

Bon courage !

Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès