Bartabas a un caractère bien trempé, et répond toujours à la provocation par la provocation.
Rien d’étonnant quand on le connait un peu.
Parce que je connais fort bien les chevaux, le milieu équestre, et notamment celui de la basse et haute-école, et que j’ai fréquenté le théatre Zingaro, je peux vous assurer que l’on obtient pas ce que Bartabas et ses cavaliers obtiennent de leurs chevaux, par la peur et la soumission. C’est un travail quotidien dans la confiance, et le respect.... Un vrai Homme de cheval connait le prix du temps passé auprès des chevaux, et l’amour que l’on doit donner pour mériter la confiance en retour. Un vrai Homme de cheval se fout de la rentabilité. Si mes impôts subventionnent son théatre, alors c’est tant mieux... Si tous les chevaux pouvaient être soignés et aimés comme ceux du théatre Zingaro, j’en serais ravie . Ses chevaux ne travaillent pas dans la souffrance, bien moins que ses cavalier(e)s
Le confort de ses chevaux passent bien avant celui de ceux qui s’en occupent.... Ce qui est une tradition chez les véritables Hommes de chevaux. Je le sais par expérience.
J’ai suivi Bartabas depuis ses tout débuts, après l’avoir découvert au festival off d’Avignon quand, masqué, il descendait les rues avec son étalon andalou au pas d’école. C’était il y a bien longtemps, bien avant Zingaro. Il avait déjà le goût de la provocation, et les premiers spectacles du théatre Zingaro n’épargnaient pas les spectateurs 
Avec les années, il s’est assagi...
Plus tard, je me souviens encore de sa douleur quand Zingaro est mort à New-York.
La disparition de son frison ayant donné le nom au théatre, ce gros poulain dont il avait fait son compagnon de route, devenu un étalon exceptionnel de malice et d’intelligence. Comme la danse, l’Equitation, la vraie, est un Art et non un sport. Lui en a saisi toutes les finesses et a su le mêler avec son amour des cultures du Monde, de la musique, des traditions.
Et grâce à lui, les grandes écuries de Versailles résonnent à nouveau du pas des chevaux. Il a su rendre aux lieux toute son âme.
Même s’il peut paraitre brut de décoffrage, Bartabas est un homme profondément humain, et un vrai créateur, mille fois copié mais jamais imité.
Qu’il plaise ou non, lui même s’en fout, et il restera dans la lignée des grands Ecuyers français.
Tout sauf un hypocrite adepte du prêt à penser unique et de sa dictature.