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Commentaire de Christian Labrune

sur Les pervers narcissiques manipulateurs


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Christian Labrune Christian Labrune 11 décembre 2012 13:16

@Philippe Vergnes

Je ne suis pas vraiment persuadé que le pervers narcissique - fatalement, j’en ai rencontré beaucoup, comme tout le monde - prenne plaisir à faire souffrir autrui. Il est dans ce que Sartre appelait la mauvaise foi ; la mode des concepts fumeux de la psychanalyse lui donne à penser que ce n’est pas lui qui est responsable de ce qu’on pourrait lui reprocher, mais son « inconscient ». En ce sens, il n’y a pas plus innocent que le pervers : sa vision du monde, purement fictive et toujours reconstruite dans la perspective très particulière d’un récit mythomaniaque - celui qui s’élabore sur le divan freudien -, reste d’une parfaite cohérence de surface.

Le sado-masochisme a été longtemps un paradigme très prisé pour expliquer les relations humaines. Et je ne parle pas de l’Oedipe et des concepts délirants de la psychanalyse ! Ensuite, dans les années 70, quand Bateson a proposé le double bind pour expliquer la schizophrénie, cela a tout de suite paru très heuristique et j’ai commencé moi-même à voir partout de la double contrainte. On risque donc de voir maintenant de plus en plus de pervers narcissiques. Ce sont là des grilles de lecture qu’on applique au réel mais je doute qu’elles aient une réelle valeur explicative. Cela n’ôte rien évidemment à la légitimité de votre article, que j’ai lu avec beaucoup d’intérêt.

Il reste que plusieurs interventions venant à sa suite et résultant d’un culte de dulie appliqué à une icône actuelle du politique, me paraissent encore plus étranges et plus intéressantes, par les mécanismes psychologiques régressifs qu’elles mettent en oeuvre, que la pathologie particulière qui nous occupe.


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