Merci Dr. Lacroix. Votre titre pose une question excellente et je vous sais gré d’introduire le débat.
Par contre, je trouve assez étonnante votre façon de développer des arguments qui n’ont qu’un rapport lointain avec ce sujet de fond.
Ainsi, votre introduction sur le dossier médical : Je trouve assez regrettable que les médecins d’aujourd’hui ne sachent plus poser un diagnostic sans une batterie impressionnante de tests, d’analyses, de radio, et sans disposer de tout l’historique du patient, mais le fait est là. Après tout, la technologie permet des moyens d’investiation que n’avaient pas nos ancêtres, alors pourquoi s’en priver ? On n’est pas obligé non plus de refaire à chaque fois tous les tests. C’est lourd, c’est coûteux et, pour certains tests, ce n’est pas non plus sans effets sur la santé du patient. Le DMP reste, à ma connaissance, protégé par le fait que seuls les médecins devraient y avoir accès, et pour de seuls motifs médicaux justifiés. L’intérêt indivviduel et l’intérêt général semblent donc effectivement se rencontrer. Je ne sais pas pour vous, mais personnellement, la finalité du projet ne m’échappe pas, et tant que les données collectées et centralisées sont d’un usage restreint, ciblé, légitime et contrôlé, je n’y vois pas d’inconvénient.
Si c’est un biais pour amener les rapports entre le public et l’intime, je ne suis pas certain que ce soit le meilleur. Personnellement, j’aime assez approcher le sujet par la protection des brevets : chacun a la possibilité de protéger ses découvertes techniques par le secret. Chacun a aussi la possibilité, s’il le souhaite, de protéger sa découverte en rendant publique qu’il en est l’auteur. L’option discrète prend le risque que quelqu’un d’autre ait la même idée et la revendique pour sienne. L’option qui officialise votre propriété officialise également le contenu du procédé. Il n’y a plus de secret pour personne, et tous peuvent reproduire votre idée, mais personne ne peut la revendiquer pour sienne à part vous, qui l’avez publiée. L’important, c’est d’abord d’avoir le choix, parce que en démocratie, l’individu est supposé être le mieux placé pour savoir ce qui est bon pour lui. La loi n’impose pas la discrétion ni l’officialisation. elle se contente d’organiser une alternative au secret que certain peuvent préférer. Et ce n’est pas parce que quelqu’un préfère le secret ou qu’on élagit le périmètre de ceux qui ont le droit de publier qu’on dévalorise la publication officielle, au contraire.
Vous parlez de « règles héritées » et de « mouvances idéologiques ». C’est curieux que vous appliquiez ça au mariage qui, il n’y a pas si longtemps, niait la majorité de la femme et la faisait passer, avec sa dot et son patrrimoine, de la tutelle de son père à celle de son mari.
Il y a des tonnes de règles héritées qu’on a bien fait de faire évoluer, à commencer par les charges héréditaires, les privilèges de la noblesse, l’arbitraire royal, le droit de cuissage, la servitude, l’esclavage, les privilèges de la naissance, etc. La « mouvance idéologique » qui a permi ces évolutions s’appelle rien moins que la démocratie républicaine, qui donne au peuple, par la voix de ses représentants, le droit de fixer les règles qui le gouverne, sans dépendre de mythes, de légendes, de gourous, de rférences incantatoires à un lointain passé, à la tradition ou aux bienfaits de la subordination à des dogmes religieux. Je suis personnellement assez fier de me reconnaître dans cette « mouvance idéologique », merci.
Vous parlez des intérêts individuels d’une petite minorité. Admettons. Personnellement, je vois notre société démocratique et républicaine, comme l’agrégation volontaire de plein de petites minorités désireuses de vivre ensemble et de partager les mêmes lois. Je vous rappelle que la loi doit être générale et impersonnelle. Personnellement, je nourris toujours les plus extrêmes méfiances pour les lois qui dérogent à une règle au profit d’une catégorie particulière de personnes. J’y vois des relents de restauration, dont les promoteurs me sont suspects de vouloir retrouver des privilèges d’ancien régime. A l’inverse, un projet qui efface une discrimination, qui étend une loi à des personnes qui y dérogaient, qui, au surplus, n’impose rien mais au contraire étend une possibilité de choix à plus de personnes, ce type de projet là a plutôt tendance à me rassurer.
Il faut dire que je ne suis guère sensible aux prédicateurs de fins du monde qui prétendent que ce type de loi peut « déstabiliser durablement le reste de la société ». Franchement ! Allons ! vous dites vous-même que ça concerne une minorité ! Vous pouvez constater vous-même que les gens actuellement mariés le resteront. Que ceux qui voulaient se marier le pourront toujours. Que ceux qui ne le pouvaient pas pour des raisons d’inceste ou de bigamie, ne le pourront toujours pas.
Par contre, je suis parfaitement d’accord avec vous sur la gravité qu’il y aurait à remplacer le droitt de l’enfant par un droit à l’enfant.
Je suis absolument favorable à ce qu’on maîtrise son propre corps et ses propres facultés de concevoir ou non un enfant. Je suis également favorable à ce que les enfants qui sont privés de parents par un décès ou par une décision impérieuse et motivée de justice, puissent jouir de la possibilité de se faire adopter.
Mais un droit « à » l’enfant, quelle horreur ! ce serait grave ! Ce serait terrible ! Et quoi, alors ? Ne pouvant pas avoir d’enfant, on pourrait alors forcer la société à vous en fournir un ? Et quoi ? L’acheter ? Le faire fabriquer dans une usine à bébés ? Le voler à ceux qui en ont en trop ? Vous imaginez bien que c’est inacceptable. Je vous soutiens dans votre juste combat contre les lois qui imposeraient un droit à l’enfant.
Par bonheur, aucun projet n’a été déposé en ce sens à ma connaissance. Mais si ça peut vous rassurer, je vous promets que je serai à vos côtés le jour où nos compatriotes seront assez cons pour porter de tels législateurs au pouvoir.
Merci de m’avoir amusé avec votre logique « de l’absurde », poussée « à l’extrême »... Ce n’est pas très efficace pour arriver à une pensée mesurée et nuancée. Mais bon : en poussant la logique jusqu’à l’absurde, on finit par l’atteindre... c’est toujours distayant
Bien à vous,
L’Ankoù
12/05 11:25 - Mendosa
[...]Un enfant c’est le résultat de l’amour entre un homme et une femme[...] (...)
18/12 15:43 - Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral
en effet, à suivre : le débat sur la GPA http://leparisienliberal.blogspot.fr/2012/12/gpa-pierre-be
13/12 13:00 - Folacha
« le jour où nos compatriotes seront assez cons pour porter de tels législateurs au pouvoir. » (...)
12/12 09:14 - Acid World
Nous priver du droit de procréer, cela serait en effet une dérive atroce. Ce qui me gêne avec (...)
11/12 13:58 - L’Ankou
Merci Dr. Lacroix. Votre titre pose une question excellente et je vous sais gré (...)
11/12 12:34 - JL
« On s’en fout de ce qui est naturel ou pas » (Desbois) Vraiment ? Vaste sujet, mais (...)
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