@ Giordano
Bruno,
Vous
résumez là en quatre points quelques-unes des principales objections faîtes à
cette théorie.
Point 1 :
Vous avez raison de soulever le problème de « discrimination »
permettant de différencier le pervers narcissique du non-pervers narcissique. C’est
l’une des principales difficultés. Je crois même que c’est la plus importante. Lorsque
les victimes en parlent, elles sont systématiquement niées dans leur
déclaration ce qui provoque un phénomène de « sur-victimisation ». Je développe ce point dans un message en réponse à Christian LABRUNE.
Le facteur « discriminant » est la « jouissance dédaigneuse »
qu’éprouve le pervers narcissique quand il manipule et humilie autrui. C’est un
plaisir spécifique comme je le développe plus haut.
Point 2 :
Oui ! Et c’est l’un des effets pervers de l’interprétation que nous
faisons de cette notion. D’où l’objet de l’article qui ne porte pas sur les pervers narcissique, mais sur les « mouvements perversifs ». Réduire l’ensemble
de cette théorie à l’unique description du pervers narcissique (alors qu’il n’en
ait que l’archétype), c’est n’observer qu’une partie de la face visible de l’iceberg.
Par ailleurs, le champion dans l’art de se trouver des boucs émissaires, c’est
bel et bien la personne qui utilise un tel mécanisme de défense envers autrui. Mais
je ne suis pas favorable au fait de lui rendre la pareille : « Pour
se défendre, il convient de ne pas imiter l’offenseur » [Marc AURÈLE].
Point 3 :
Absolument pas, c’est même le contraire comme souligné dans l’article en
faisant référence au contexte dans lequel cette expression a été développée. C’est
une critique courante, invalidée par la réalité des faits qui sont justement éludés
en ne mentionnant pas le cadre dans lequel ses recherches ont été faites.
Point 4 :
Ce qu’elle sous-entend en réalité, c’est que les victimes de ces individus ont
plus « d’intelligence émotionnelle ». En faisant très court :
elles ont un QE important, alors que le pervers narcissique est handicapé de ce
côté-là, mais peut par contre présenter un QI exceptionnel.
Partant de prémisses erronées, la conclusion qui en découle ne peut être que
fausse ou au mieux approximative.