Bonjour,
il m’est arrivé de lire votre réponse à mes remarques précédentes, et je la tiens pour plus que recevable, même si votre allergie à l’idée de « structure » n’est pas la mienne. Et s’il est sûr que déjà sur le seul plan littéraire, un Racamier dépasse de loin un Bergeret, l’évacuation de ce dernier ne nous abandonnerait-elle pas aux affres indicibles du DSM… ?
« La psyché est étendue, elle n’en sait rien » dit Freud ; et l’un de ces descendants les plus problématiques, Wilhelm Reich, avait analysé de près non seulement ces personnalités à bouclier et carapace, mais encore leur fonctionnement groupal (L’analyse Caractérielle ; La Psychologie de Masse du Fascisme). Il est étonnant que vous en décriviez les processus sans y enraciner la moindre référence. Votre méticuleuse évacuation du freudisme ferait presque école… Ainsi, Racamier porte cette séduction littéraire de la psychiatrie française qui culminera avec Lacan, mais peut-on, en matière d’ « emprise narcisique » et de « relation d’emprise », ignorer que c’est bien Freud le premier qui aura posé et systématisé une véritable « pulsion d’emprise » ?
Racamier évoque aussi la question comparée de « pensée perverse », en parallèle à une « pensée créatrice » ou même une « pensée psychanalytique »… Ne reconnaissez-vous pas la fragilité évidente de pareille conceptualisation ?
Vient ensuite, bien sûr, la question de la « déliaison », et ce serait encore tout un freudisme qui s’obstine à ne pas dire son nom ? Même s’il faut reconnaître que l’idée évoque bien plus ici un « travail » de rupture du lien social, que celui de la « déliaison psychique », il serait bon de penser ces deux étagements selon leur concomitance.
La question que vous devez alors contourner au terme de cette sérieuse série d’évitements d’école devient alors celle de la satisfaction du PN, car même la centralité de la pulsion d’emprise ne suffirait pas à la réponse. Peut-être que ce que vous posez comme peu d’importance de la vérité donne une piste : La vérité ne s’allège à ce point que du fait du profond clivage du moi.
Le moi PN, en tant que noyau vivant, étant maintenu défensivement hors-service, c’est tout son souci classique qui s’écroule ; et avec la chute du « souci de vérité », vient évidemment la mythomanie. Mais comme on peut souvent relever que celle-ci s’accompagne de l’acte kleptomane sinon de toute sa manie, on y reconnaît alors que ce clivage du moi avait d’abord pour fonction de compenser la douleur insuturable d’une profonde perte orale ; voilà pourquoi le PN s’origine sur les terrains mêmes qui déterminent les psychoses les plus accentuées. Pure logique freudienne que l’on peut aussi s’amuser à découdre point par point…
Mais justement, à ces niveaux de satisfactions régressives, ce ne sont donc pas seulement les « indéracinables plaisirs de l’emprise » qui l’empêcheraient d’en sortir, sinon surtout le fait qu’il lui faudrait repasser par les deuils premiers de toutes ces pertes - ce qui ne saurait aller sans la traversée terrible du terrain ouvert de l’angoisse psychotique.
Quant au « plaisir narcissique de blesser narcissiquement l’autre », quelle est son origine ? Nulle part vous ne suggérez qu’il pourrait correspondre - précisément là, comme ça – à une remise en scène par le PN, dans la répétition inconsciente, de son propre vécu rendu à son exactitude. Ce serait pourtant redonner au terme de « projection » que vous endossez, toutes ses lettres de noblesse.
Enfin il serait possible ici, en contexte, de tracer une relecture du phénomène si connu dans les parages de ce qu’on appelle « les trolls », parmi tant d’autres formes de parasitages, sur ces forums où la hargne s’acharne parfois avec force talent contre tant d’excellences – il s’agit, dites-vous, de « venir enfin à bout de la créativité qui fait si cruellement envie aux inféconds lorsqu’elle émane des autres ».
D’où vient alors qu’elle fait si cruellement envie à certains, et pas à d’autres, pourtant très sereinement inféconds… ?
19/12 17:59 - Morpheus
Vous avez complètement raison de dire que cela peut être dangereux de provoquer la fureur (...)
19/12 14:55 - Philippe VERGNES
@ JL, Je comprends votre confusion et votre questionnement. Vous passez par la même phase (...)
19/12 12:17 - JL
@ PV, je retiens de votre réponse que, si j’ai bien compris, pour vous l’empathie (...)
19/12 11:52 - Philippe VERGNES
@ JL, Je comprends votre réticence d’une définition de l’empathie qualifiée comme (...)
19/12 10:33 - JL
PV, un premier survol de votre réponse me fait buter sur ça : « En fait, l’empathie est (...)
19/12 10:24 - Philippe VERGNES
@ Morpheus, Bon sang ! :-)) C’est la première fois que j’entends parler du « (...)
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