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Commentaire de DocteurGy

sur Lettre ouverte à M. Depardieu


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DocteurGy 20 décembre 2012 05:46

Cher Gérard,

un usurpateur ayant cru intelligent de t’adresser une lettre publique en mon nom je voulais au contraire te remercier d’avoir, en quarante années de carrière, consenti à financer par tes impôts les myriades de comédiens qui se produisent trois mois par an dans des collèges de banlieue, dans des spectacles de rue, des productions à la noix soutenues par le Conseil général du Puy de Dôme, des travaux en tout genre, sur le Corps, sur l’Autre, sur la notion de vivre ensemble, sur la Ville, l’acteur et son double, le rapport au Lieu, le rapport au Temps, le rapport au Rapport, enfin toutes ces sottises que débitent les comédiens quand ils parlent de ce qu’ils voudraient faire, alors que toi, tu n’as jamais ennuyé personne en expliquant ce que tu faisais. Tu as contribué à nous permettre de gagner un salaire toute l’année sur moins de six mois d’activité réelle, tu nous as diverti par des frasques somme toute moins sinistres que celles de Gainsbourg, tu es devenu l’emblème du pays partout dans le monde et tu m’as permis de passer pour un intellectuel en endossant, avec obligeance, à la place de mes amis du théâtre Français, et de tous les comédiens en général qui se prennent le chou, façon Arditi ou Giraudeau, la défroque de l’acteur à la Michel Simon, à la Galabru, qui tourne n’importe quoi pour payer ses impôts, tandis que nous , quand nous tournons, c’est pour dépenser ce que tu verses à l’état, en participant à des productions vouées à la trappe dès le mercredi midi . Alors, sois gentil , continue de verser tout cet argent, où le gouvernement, le ministre de la culture et le théâtre subventionné puisent de quoi rendre hommage à Peter Brooks, en te tournant le dos avec dégoût le soir des Molières. Je connais quelqu’un au gouvernement qui t’aurait trouvé quelque chose pour payer un peu moins, mais essaie de payer quand même, pour le principe, comme ça, par solidarité avec les vrais acteurs qui te méprisent parce qu’ils ne peuvent pas s’en empêcher, allez montre-leur que tu es plus intelligent et reviens, avec le sourire, sans rancune, te faire insulter par ta vraie famille, celle du cinéma et du théâtre français.

Je reste, cher Gérard, ton obligé

Philippe


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