S’accommoder de la tyrannie du capitalisme financier pour espérer en corriger à la marge les effets les plus néfastes... Franchement, ce vieil argument du PS a fait long feu ! On ne reproche pas seulement au gouvernement d’aller trop lentement, mais bien de s’engager dans la mauvaise direction. Céder face au lobbying patronal, ne rien faire pour décapiter l’hydre financière, considérer les traités européens comme des textes sacrés, c’est bien la ligne Hollande. Le PS (du moins sa toute puissante aile droite, les autres ne faisant guère entendre leur supposée différence...) considère le règne du tout marché comme un fait de nature contre lequel le politique est impuissant. Le Front de Gauche n’a lui, pas oublié que cette dictature est le fruit de choix politiques. C’est un désaccord fondamental, la clé de cette politique gouvernementale que nous combattons. Toute complaisance à l’égard du gouvernement ferait le jeu de la droite et de l’extrême droite, qui veut faire croire qu’elle constitue l’alternative.
Il n’a pour autant jamais été question de pratiquer « l’opposition systématique ». Imaginons par exemple que le gouvernement se décide à mettre sérieusement à contribution les très hauts revenus et le capital. Je peux vous assurer que le Front de Gauche ne mégotera pas son soutien. Seulement, ce n’est pas le chemin que prend le gouvernement... Je suis pour ma part désolé de voir que l’unité de la gauche, que j’ai toujours ardemment souhaitée, est aujourd’hui impossible. Mais ce n’est pas de notre fait !
Vous ne pouvez pas nous demander de soutenir une politique contraire aux idées que nous avons toujours défendues. Ce serait nous perdre, sans pour autant aider en quoi que ce soit le PS, soit dit en passant...