La loi Léonetti règle bien, voire avec un certain laxisme en donnant tous pouvoirs au médecin, le problème du malade en phase terminale d’une affection incurable et infligeant des souffrances inapaisables. Il suffit d’avoir choisi un médecin compatissant au départ.
Le problème qui reste pendant est celui de la personne, atteinte ou pas de pathologies non mortelles et qui, se considérant arrivée au bout de sa vie, au bout d’une vie dont elle ne veut plus parce qu’elle n’y trouve plus que souffrances morales insidieuses. Elle se pend avec un drap dans sa chambre de maison de retraite ou s’envoie une balle dans la tête au fond du jardin pour ne pas éclabousser des murs de son sang . Si par hasard ils interviennent, les médecins l’aura bourrée d’anxiolytiques pour en faire un fantôme végétatif, au mépris de sa dignité, au mépris de la dignité humaine, c’est-à-dire de la liberté de diriger sa vie en accord avec son éthique.
Ce qui manque n’est il pas tout simplement une dépénalisation des moyens de mourir les plus humains ? C’est à dire une aide à mourir médicamenteuse mais non médicalisée, car s’il est déjà difficile de bien mourir quand on est malade et que son médecin manque de compassion, il est impossible de mourir dignement en homme libre et responsable quand son corps n’est pas arrivé aux limites de la déchéance physique..