Bedibabavoël,
Je parlais de la mentalité des travailleurs (ou des chômeurs) plus que du
système économique.
Pour faire bref je laissais entendre que ces sempiternels insatisfaits
adoptent une mentalité de chômeurs quand ils travaillent et une mentalité de
travailleurs quand ils sont au chômage. Dans les deux cas, à les entendre, ce
sont des victimes. Selon moi dans les deux cas ce sont des privilégiés qui
s’ignorent. Nous avons la chance de vivre dans un pays riche, socialement et
politiquement généreux, humaniste.
Mais qui s’en rend vraiment compte parmi ces
éternels geignards ?
Ces derniers sont tellement repus de biens vitaux et secondaires qu’ils se
définissent comme des victimes, comme le feraient des enfants gâtés... En
réalité ils sont tellement « à plaindre » que les vrais pauvres du monde entier
les envient. Si la France était un pays de miséreux et de victimes comme le
prétendent tous ces indécents habitants pleins d’ingratitude, attirerait-elle
tant d’immigrés en quête de vie meilleure ?
Personnellement je n’ai jamais eu la moindre ambition matérialiste. C’est
ainsi, c’est dans ma nature. Je ne force personne à m’imiter mais j’estime que
lorsqu’on n’a pas les moyens de s’offrir une belle voiture, on se contente de
faire du vélo, je ne vois pas en quoi cela est insultant de faire du vélo, j’en
fais depuis mon enfance et continue à en tous les jours de ma vie bien que je
possède un véhicule à moteur par ailleurs. Ma voiture fonctionne parfaitement
sur le plan mécanique et répond rigoureusement aux normes de sécurité actuels et
pourtant peu de gens parmi ces prétendus pauvres accepteraient de rouler dans ce
véhicule car, voyez-vous, ma vieille C15 toute cabossée est remarquable par son
apparence « pas branchée » du tout et même carrément plouc...
Ce que je tente d’expliquer, de démontrer, c’est que la plupart des gens
s’endettent non pas pour des causes essentielles mais pour financer des
futilités. Quand ils achètent une voiture ce n’est pas l’objet utilitaire qu’ils
achètent surtout mais l’apparence, l’image, la frime, l’éclat de la
carrosserie.
A travers la voiture c’est une image sociale qu’ils achètent avant tout,
et cette image ils la payent très cher.
Pour leurs déplacements ils pourraient se satisfaire d’une voiture sobre,
humble, de modeste apparence quoique techniquement fiables, mais ils préfèrent
rouler dans un carrosse comme d’autres préfèrent se présenter dans de la soie
rehaussée d’un grand chapeau plutôt que dans la vérité de leur face nue.
Il en est de même avec la plupart des choses qu’ils estiment essentielles.
En réalité tous ces pauvres imaginaires aimeraient briller de manière
superficielle. A leur yeux la reconnaissance sociale consiste
en une incessante parade consumériste. N’y parvenant pas, ils se sentent
exclus.
Selon eux leur dignité publique passe obligatoirement par l’éclat, la
forme, le prix de la carrosserie de leur bagnole. Ou par le clinquant de leur
maison, la destination de leurs vacances, la qualité de leurs vêtements, peu
importe. Quand on met sa dignité dans les apparences, qu’on adopte sans retenue
ni distance ce système consumériste, on en arrive à ces aberrations
comportementales.
C’est ainsi que la France opulente a fabriqué des hordes de faux
pauvres.
Raphaël Zacharie de IZARRA