ERREUR - MESSAGE CORRIGÉ
Depuis toujours je vis avec moins que le minimum social.
Je n’ai jamais travaillé de toute ma vie (deux mois en tout et pour tout
pour être honnête) et je n’ai jamais eu faim. Jamais. Je n’ai jamais manqué de
choses essentielles. Mais il est vrai que je n’ai jamais eu de désir superflu,
sauf lorsque j’en ai eu les moyens de temps à autre. Et même aujourd’hui
j’estime avoir les moyens de financer du superflu alors que tant d’autres à ma
place se plaindraient de n’avoir pas assez (proportionnellement à leur situation
familiale bien entendu) !
Je n’ai pas de téléphone portable (objet futile) mais un fantastique
ordinateur qui, connecté à INTERNET, me permet de voyager, de m’instruire, de
communiquer, d’élargir mes cercles amicaux, de faire de nouvelles connaissances
et mille autre choses merveilleuses et révolutionnaires, et tout ça pour un euro
par jour.
Sincèrement, j’ai beau essayer de me mettre à la place de ces prétendus
pauvres, je ne parviens pas à les comprendre. Je n’ai aucun diplôme, aucune
formation professionnelle, juste le niveau troisième et pourtant je n’ai jamais
eu le sentiment de manquer de quoi que ce soit dans ma vie. Sans avoir jamais
travaillé et en demeurant honnête. J’ai même voyagé gratuitement en auto-stop
dans 10 pays d’Europe, jadis. Edifiante expérience de vie ! Je n’ai jamais eu de
sentiment d’être un malheureux, un défavorisé, ni même un exclus. Je crois que
l’exclusion, on se la fait soi-même. Il paraît que j’ai été un pauvre toute ma
vie, c’est fort possible mais je ne m’en suis nullement rendu compte. Moi j’ai
toujours misé non dans l’apparence de mes vêtement ou la puissance de ma voiture
mais dans la qualité de mon esprit.
Bref, je n’ai jamais travaillé de ma vie et pourtant je n’ai jamais connu,
du moins subjectivement, la pauvreté. Ou ce qu’on appelle la pauvreté. Que se
passe-t-il donc ? C’est simple, je vis en France, pays de justice sociale et
d’opulence. Le problème, c’est que ceux qui se considèrent comme des pauvres ont
des désirs plus vastes que leurs finances. Résultats, ils se retrouvent
endettés, insatisfaits, avec ce sentiment d’être exclus persécutés. Leur sort
n’est que le fruit de leur état d’esprit et de leur comportement.
Un seul exemple, celui du tabagisme. Aujourd’hui fumer est devenu un luxe,
ce qui n’était pas le cas il y a 30 ans. La plupart de ces « pauvres » ont encore
les moyens de financer leur vice. Le reste n’est que fausses excuses de leur
part. A partir de là, j’adopte un discours viril, anti-populiste. Se prétendre
« pauvre » quand on claque 160 euros mensuels dans des cigarettes, il ne faut pas
se moquer du monde !
Il y a des limites à l’indécence de ces citoyens gavés.
Ma propre compagne (qui comme moi est bénéficiaire d’allocations sociales
pour cause de santé) se plaint régulièrement de “ne pas avoir assez de moyens
financiers” alors qu’elle nourrit 5 chats (qu’elle emmène de temps à autre chez
le vétérinaire) et qu’elle est fumeuse. Je lui rappelle à chaque fois
l’indécence de sa réflexion quant à son sort. Peu à peu elle commence à prendre
conscience de la réalité de la chose... A l’aune de cette modeste expérience à
mon échelle privée, je comprends qu’il soit difficile de faire admettre cette
vérité à la société entière...
Raphaël Zacharie de IZARRA