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Commentaire de volt

sur Le Dieu d'Hervé


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volt volt 30 décembre 2012 18:55

je vais essayer, hervé, de vous apporter ma petite contribution, en faisant en sorte qu’elle soit suffisamment originale pour valoir le coup d’oeil.

on trouve bien sûr répandues sur le réseau de bonnes traductions de la théogonie d’hésiode, geuthner propose une intéressante théogonie des druzes traduite par de Sacy je crois, il y a encore l’enuma et mythes de fondation babyloniens, déluges tout ça, le domaine est vaste, voilà pourquoi je vais me soucier de vous placer deux apports introuvables sur réseau.

eusèbe de césarée n’a pas le choix le pauvre. cet évêque des tous premiers temps se rend bien compte qu’il dispose parmi ses manuscrits d’une somme assez à la mode mais secrète quand même, qu’on appelle le « sanchthoniaton », sorte de manuel de théologie, cosmogonie, théogonie, mythologie phénicienne.
certains font remonter tout ça aux vieux temps de la civilisation égéenne, mon opinion est qu’il s’agit des débuts du premier millénaire avt JC.
bref, sun-chthoni-aton pourrait concerner le rassemblement d’un soleil de l’en bas , de la terre...
l’important n’est pas là.
au psaume 22 la dernière exclamation reprise par le christ sur la croix c’est « eli eli, lama sabactani » traduc classique : mon dieu mon dieu, pourquoi ou à quoi m’as-tu abandonné/livré/jeté« etc.
the point is il n’invoque pas yahvé ou jehovah mais le dieu »EL« qui est une des désignations de dieu ds la bible, mais du nord plutôt puisque EL se retrouve surtout sur des tablettes phéniciennes.
ce qui gêne beaucoup monsieur eusèbe, c’est que dans le sanchtoniaton on en parle sans doute pas mal de EL, EL fout un sacré bord d’EL...
bref, il a ces treize volumes sous la main dit-on, c’est le tout dernier exemplaire, et il le brûle, là, tout sec, fin.
il en garde de vagues lambeaux, philon de byblos nous rapporte quelques pages, notamment une page d’entrée, récit phénicien de la création du monde.

le voici, je vous retrouve tout à l’heure pour le commenter en très bref...


 »Au commencement était ce qui est en soi,

frémissant dans sa totale obscurité,

car une brise parcourait les ténèbres,

mais les ténèbres étaient infinies dans les temps

 

jusqu’à ce que la brise,

s’éprenne d’amour pour elle-même,

en son principe

 

alors il y eut le mélange du pain,

et la brise s’unit à son désordre,

 

naquit la mort -

et de la mort jaillirent toutes semences de vie,

car la mort est principe de toutes choses

 

et la mort a la forme d’un œuf

où irradient le soleil, la lune, les planètes et les étoiles

car c’est ainsi que naquirent les vivants

sans conscience,

puis de ceux-là les intelligents,

qui regardent vers le ciel

 

mais la foudre de la séparation

éveilla les intelligents de leur hypnose

 

alors mâles et femelles trouvèrent leur mouvement,

se désirant,

aussi bien sur la terre que dans les eaux. « 


ce qui fait les humains ici n’est rien d’autre que le désir, nous habitons ce cosmos qui est un oeuf qui s’appelle môt ou la mort, ok.

lorsque la brise se touche, cela rappelle bien l’esprit de dieu qui est sur les eaux au deuxième verset de la genèse.

l’intéressant, c’est que les intelligents qui désigne ici les humains, sont dit en araméen »sophésamîm« , en hébreu ce serait »tsophé chmaïm« , qui regarde vers le ciel.

il est connu que le grec »anthropos« se décompose, même sous la langue de socrate, en »ano-tropein", qui regarde vers le haut, c’est le propre de l’homme, un chien ne regarde jamais vers le ciel. il ne le prend pas pour objet, l’homme si.

mais les phéniciens nous racontent donc qu’avant les vrais hommes y’a des illuminés au sens littéral qui contemplent le ciel, avant l’homme l’astrologue...

mais qu’est-ce qui pourrait prouver cela ?

regardons maintenant dans la salle des taureaux de lascaux :

http://www.google.com/imgres?q=lascaux&hl=fr&client=safari&tbo=d&rls=en&biw=800&bih=437&tbm=isch&tbnid=da8Ik2vM63b8hM :&imgrefurl=http://tnsatelier.wordpress.com/2009/03/08/paleolithic-art/lascaux-reinterpreted/&docid=sNK82DEn8OjMxM&imgurl=http://tnsatelier.files.wordpress.com/2009/03/lascaux-reinterpreted.jpg&w=1201&h=836&ei=-nTgUKDpK_D44QT0joHgBg&zoom=1&iact=rc&dur=276&sig=112084579524432311382&page=7&tbnh=148&tbnw=211&start=68&ndsp=12&ved=1t:429,r:70,s:0,i:367&tx=76&ty=73

on lit ça généralement comme un homme renversé sous un taureau, puis y’a sa flèche au sol, voilà terminus.

cela semble pourtant plus compliqué : y’a pas qu’un trait là, y’en a plusieurs, et c’est intriguant tout cela comme une superposition de figure géométrique sur un dessin...

l’oiseau pourrait hiérogliphiquement se lire comme l’âme du bonhomme.

le rhino j’y viendrais tout à l’heure...

regardons mieux :

http://www.google.com/imgres?q=lascaux&start=364&hl=fr&client=safari&tbo=d&rls=en&biw=800&bih=437&tbm=isch&tbnid=_PYqFRvXcFy8aM :&imgrefurl=http://fr.fotopedia.com/items/flickr-481506458&docid=ZA16JatoMumGqM&imgurl=http://i.images.cdn.fotopedia.com/flickr-481506458-original/World_Heritage_Sites/Europe/Western_Europe/France/Prehistoric _Sites_and_Decorated_Caves_of_the_Vezere_Valley/Lascaux_Thot_1015.jpg&w=1618&h=1080&ei=43XgUNCMLKiE4gSkhoEg&zoom=1&iact=hc&vpx=4&vpy=126&dur=3153&hovh=183&hovw=275&tx=122&ty=121&sig=112084579524432311382&page=32&tbnh=146&tbnw=219&ndsp=12&ved=1t:429,r:72,s:300,i:220

c’est marrant ces point sous la queue du rhino, on dirait que le bonhomme s’appuie sur l’oiseau et se joue entre deux bêtes massives.

et puis surtout il n’est pas à plat au sol, il est penché à côté du taureau...

or quiconque connaît les représentations classiques des constellations dans le ciel sait très bien qu’en novembre par exemple à minuit, au milieu du ciel il voit en haut à droite le taureau, et juste à sa gauche les gémeaux qui ont cette caractéristique d’être représentés comme flottants, penchés par rapport à la ligne de l’écliptique...

on peut en voir une représentation assez bateau mais suffisante là :

http://francklebon.f.r.pic.centerblog.net/bxhf8bs5.jpg

maintenant vous me direz, oui c’est joli tout ça, ça donnerait un bel écho au texte phénicien de philon, mais les gémeaux sont deux et pas un ; nous ne savons pas vers quelle époque ils deviennent deux, la succession entre une représentation animale et une représenattion humaine traverse l’histoire de tous les zodiaques dans cette zone, ou presque.

mais il y a ceci :

http://www.google.com/imgres?q=art+rupestre&start=107&hl=fr&client=safari&sa=X&tbo=d&rls=en&biw=800&bih=437&tbm=isch&tbnid=pcIf2tTiVzg4wM :&imgrefurl=http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosclim1/motscles/Images/artRupestre.html&docid=snKQW_GIFHHG0M&imgurl=http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosclim1/motscles/Images/sahara2.gif&w=300&h=206&ei=KnTgULTgNKfR4QTVjYGoCg&zoom=1&iact=hc&vpx=519&vpy=130&dur=5707&hovh=164&hovw=240&tx=92&ty=100&sig=112084579524432311382&page=10&tbnh=132&tbnw=193&ndsp=12&ved=1t:429,r:18,s:100,i:58

dans ce cas, on pourra dire, qu’ils trainent le taureau ou la vache, et que c’est domestication, il n’empêche que cette succession d’un taureau à droite avec deux hommes proches à gauche est à interroger.

tout cela n’est qu’hypothèses, le voyage est amusant.


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