Je suis un peu consterné de lire un certain nombre de réactions qui me rappellent de bien tristes souvenirs. Avant de prendre ma retraite, j’ai passé près de quarante ans dans des lycées, et j’ai vu bien des cas de toxicomanies, je me souviens même d’un élève qui trouvait le moyen d’arriver déjà ivre au cours de huit heures. Fort heureusement, il avait le vin gai, mais c’était tout de même inquiétant. C’est surtout à partir du début de ce siècle que j’ai vu apparaître les problèmes liés au cannabis et on ne peut guère contester plusieurs observations qui sont faites dans cet article. J’ai vu quelques jeunes sombrer progressivement. Cela commençait par une incapacité à suivre les enseignements. Les résultats s’effondraient. Quand un élève s’endort assez régulièrement pendant le cours, on commence à se poser des questions. On finit par apprendre qu’il s’agit d’une addiction. Dans plusieurs cas, le malheureux a fini par perdre pied et s’est retrouvé à l’hôpital psychiatrique : dépression ou psychose.
Le plus inquiétant, dans beaucoup de cas, c’était l’irresponsabilité des parents, souvent eux-mêmes consommateurs, et qui tenaient sur le cannabis des propos que j’ai retrouvés dans cette page. Souvent, ce sont les parents eux-mêmes qui ont initié les adolescents à ces sortes de pratiques. Or, il semble que le cannabis ne soit plus exactement ce qu’il pouvait être il y a trente ans. Je me souviens d’articles parus dans La Recherche, il y a déjà plus de dix ans, qui attiraient déjà l’attention sur le risque lié à des produits nouveaux d’induire, chez certains sujets, des formes de psychoses qui, sans cela peut-être, n’auraient jamais fait leur apparition.