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Commentaire de Antoine Gitton

sur Projet de loi DADVSI : la croisée des chemins


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Antoine Gitton (---.---.58.119) 27 mars 2006 12:03

Cher Vénérable,

Merci pour votre réflexion que je m’empresse de piller. C’est bien le public qui fait l’auteur. Sans consécration publique, point d’auteur. Si j’osais - j’ose - le public, c’est l’ovule.

En matière de fécondation artistique, l’« in vitro » est aussi courant que les voies naturelles. J’entends par là que la culture est aussi une question politique et qu’il n’est pas anormal, au contraire, que l’on assiste la fécondation, de Louis XIV à Mitterrand F, en passant par les incitations économiques aux fondations en France ou à l’étranger. Ceci posé, la plasticité du numérique rapproche le créateur du public comme jamais et tend à l’émanciper des structures intermédiaires : édition, production , Etat ... Le mouvement inverse est aussi avéré : le public se rapproche du créateur et tend - c’est assez enthousiasmant en théorie - à devenir créateur à son tour. Donc pour faire court, vous avez mille fois raison de pointer ce bouleversement sociologique : les auteurs (et ceux qui en vivent) sont moins en position d’autorité personnelle puisque finalement les points de passage entre les deux sphères « création » et « public » sont multiples. Multiples et féconds. Féconds et stériles parfois.

Andy Warhol prédisait le quart d’heure de célébrité mondiale de chacun. Les institutions politiques (j’inclus les médias) traditionnelles sont tellement discréditées que je ne comprends plus trop ce que signifie « célébrité mondiale » , si même c’est compatible avec la dignité individuelle ... Je vois des mondes, qui ne peuvent pas se comprendre faute de posséder les mêmes référents (les mêmes mots) - et qui finalement n’aspirent qu’à prendre sur la bête.

Ce dont je suis sur, c’est que chacun peut avoir son quart d’heure public ... qu’est-ce qui doit en ressortir en termes de normes et de légimité ?

Pour illustrer le propos, dans un domaine voisin, quelles que soit nos belles ou mauvaises pensées ici, qu’est-ce qui doit en ressortir en termes de normes légitimes, en bonne république ? De domaine voisin en domaine voisin, on peut penser au CPE et se dire que décidément, comment font des institutions légitimes pour provoquer tant de mécontentement ? (J’ai bien quelques éléments de réponses mais je ne veux ennnuyer personne. Trop tard, certes ..)

Le RNO c’est en fait un truc très archaïque, adapté aux bons sauvages (aux « natives » pour reprendre le doux euphémisme américain pour qualifier ces hôtes que l’on massacra, au nom d’un droit de propriété) des réseaux numériques, du style « bas les masques ».

Bien à vous,

AG


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