« Le soir du 31 décembre le journal de france2 a eu la bonne idée d’évoquer différents réveillons de la Saint Sylvestre » dites-vous en substance dans votre introduction.
Bonne idée vraiment ?
Allons ! Il faut bien un peu « de bon coeur », pas pour faire pleurer Margot, mais susciter des émotions faciles, bien-pensantes et surtout nous HABITUER à cette misère grandissante...cette détresse,,
Les grands froids arrivent ? et voilà les SDF qui « rappliquent » , ’visages burinés, corps fatigués, et...Mme Michu de verser sa petite larme....
Oui, nous HABITUER à ces vies brisées comme si elles étaient inéluctables...
La première fois, il y a une vingtaine d’années, quand j’ai vu un vieux monsieur mal vêtu et prématurément vieilli faire la manche devant mon magasin habituel, j’ai eu le choc de ma vie...je n’avais jamais vu cela dans ma ville de province...Comment était-ce possible ?
J’en tremblais d’indignation...
Eh bien aujourd’hui, bien peu nombreux sont ceux qui s’indignent ...la plupart des gens admettent, indifférents ou un peu émus quand même....Les pauvres font partie du paysage de la société française....et c’est ça qui est terrible...
Au XIXème, il y avait les dames patronnesses, bourgeoises sensibles et croyantes en général...et aujourd’hui ? des associations laÏques ou religieuses qui s’occupent des délaissés...et tout le monde cautionne le système : tenez, M Ayrault, Premier Ministre, n’est-il pas allé chez Les Petits Frères des Pauvres le soir du Réveillon ?’ (« amusant » quand on sait qu’il y a peu , le gouvernement a mis à l’index l’Eglise catholique qui n’ouvrait pas assez ses locaux aux SDF ! )
Je ne jette pas la pierre à tous ceux qui donnent leur énergie, leur dévouement pour soulager cette misère, à tous ceux qui apportent du réconfort à ces damnés de la terre ; je suis même admirative ....
Mais je ne M’HABITUE pas !
Dans une société riche comme la nôtre, il ne devrait pas y avoir « un seul meurt de faim »...
Une société qui considère normal qu’il y ait des humains déshumanisés par la faim, le froid , avec la rue comme seul logis, ne mérite qu’une chose : la révolte, la lutte pour qu’elle soit mise à bas !