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Commentaire de Voltaire

sur Vaccinations : Contre-vérités institutionnelles. A force d'être répété, un mensonge devient vérité


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Voltaire Voltaire 3 janvier 2013 12:10

L’auteur continue sa croisade anti-vaccination sur Agoravox, à raison d’un article par semaine ces derniers temps. Comme il s’agit bien d’une croisade, toute argumentation scientifique est bien évidemment proscrite.

Pour la petite minorité de lecteurs dont la conviction n’est pas faite, je me permets ici d’apporter quelques lumières sur l’example cité de la vaccination contre la variole aux Philippines au début du 20ème siècle, après passage des Philippines sous responsabilité américaine.

Contrairement à ce qu’indique l’auteur, la variole, endémique aux Philipinnes depuis très longtemps, faisait au 19ème siècle (sous domination espagnole) plusieurs milliers (voire dizaines de milliers) de morts par an. Ce chiffre a fortement baissé une fois l’effort de vaccination intensive entrepris au début du 20ème, sauf dans les années 1918-19, au plus fort d’une très importante vague épidémique.

L’auteur suggère que la mortalité due à la variole a fortement augmentée suite à cet effort de vaccination. Mais l’analyse des faits ne confirme pas cette vision (voir notamment l’article de John C. Mc Vail publié dans le British Medical Journal. 1923 January 27 ; 1(3239) : 158–162 « Small-pox and Vaccination in the Philippines »).

 En réalité, cette vaccination s’est heurtée à deux problèmes majeurs : une très forte surestimation du nombre de personnes effectivement vaccinées (souvent d’un facteur 2, faute de personnel qualifié et de rapport exagérés de la part d’autorités locales), et un taux de vaccination effectif faible (entre 25 et 50% d’échec), en raison de la grande difficulté de maintenir la chaine du froid (les vaccins lyophilisés ne formaient qu’un quart des stocks disponibles, et préserver les vaccins « humides » à température froide dans un pays tropical se révélà être un défi majeur). Lorsque les données sont analysées en détail, on découvre que seules environ 7% des personnes effectivement vaccinées furent affectées par la variole, et que les fatalités lors de l’émidémie de 1919 touchèrent surtout les enfants de moins de 4 ans qui n’étaient pas vaccinés.

Ces difficultés expliquent largement pourquoi il fallut une vingtaine d’années de campagnes de vaccination avant de réduire totalement l’impact de la variole aux Philippines.


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