Bonjour JL,
« La perversion narcissique
est tout simplement le statut ordinaire de l’ego » (Gaspard DELANUIT)
Vous répondez à Gaspard DELANUIT : « Si tout le monde est pervers,
personne n’est pervers ! Mais alors, c’est une idée perverse ça, non ? »
Je note votre réponse : l’idée
de rendre tout le monde pervers pour constater que personne ne l’est est un
sophisme de généralisation souvent employé pour discréditer une théorie sans en
connaître les fondements (ou l’expression). Bref, une réponse classique dans un
débat faisant appel au principe manipulatoire de « preuve par la masse »
employé lorsque l’on veut disqualifier un contradicteur sans se donner la peine
d’argumenter. (Je ne fais pas référence ici à Gaspard DELANUIT qui sur le coup
et après votre intervention me rend bien service même si c’est involontaire. Je
dirais qu’il a plutôt commis un « paralogisme » plutôt qu’un
sophisme, la différence entre les deux se situant au niveau de l’intention).
Cependant qu’entendez-vous par : « C’est le drame
avec ce genre de texte qui ne dégage pas les fondamentaux » ?
Si j’en juge selon votre suite : « … comment s’y
retrouver, quand on mélange, en l’occurrence ici : perversion, narcissisme
hypertrophié et malveillance », je dirais que vous avez beaucoup de mal à
établir des liens (fussent-ils interdisciplinaires) et donc à raisonner
autrement que de façon linéaire (ce qui ne veut pas dire « binaire »).
Pourriez-vous avoir l’obligeance de m’indiquer comment vous
vous y prendriez pour associer trois traits de personnalité qui forment un type
d’individualité bien distincte, comme décrit dans cet article, sans « tout mélanger » selon votre approche ?
Ne vous méprenez pas sur le but de ma question, elle est
fondamentale, car en fait ce que vous prenez pour un « mélange » s’appelle
de la « reliance » du point de vue de la pensée complexe. C’est-à-dire
qu’au lieu de « disjoindre », nous devons apprendre à relier
(re-créer des liens, ici en l’occurrence interdisciplinaires) pour former des
concepts qui nous permettent d’appréhender la complexité du monde dans lequel
nous vivons. C’est à l’inverse du paradigme de « simplification » (en vigueur dans notre système éducatif) qui
ne contente en fait que les ignorants et ceux qui souhaitent exercer une
domination sur eux.
Pour la suite de votre commentaire, je suis plutôt d’accord avec
vous et vos nombreuses références à Dany-Robert DUFOUR m’invitent à prendre
connaissance de son ouvrage (il complètera ma collection d’auteurs qui traitent
du sujet selon diverses approches : anthropologique, philosophique,
psychanalytique, éthologique, « victimologique », théologique,
sémiologique, etc., etc.).
La différence entre la pensée « ordinaire » (même « unique »)
telle que l’on nous l’enseigne dans nos Universités et la pensée complexe telle
que préconisée par Edgar MORIN réside dans les prémisses selon lesquelles nous
formalisons le monde qui nous entoure : d’une part les prémisses
aristotéliciennes (principes d’identité, du tiers-exclus et du non-contradictoire),
et d’autre part la théorie de la sémantique générale et les prémisses d’Alfred
KORZYBSKI plus connu sous l’aphorisme « la carte n’est pas le territoire ».