Bonjour Philippe Vergnes,
pour faire une réponse simple, je crois que les pervers ne sont pas tous pervers narcissiques, que les pervers narcissiques ne sont pas tous manipulateurs, et enfin que les manipulateurs ne sont pas tous pervers.
Je n’aime pas bien cette approche qui serait de dire qu’il existe des hommes différents (cf. Bush, cité ci-dessus par Morphéus), des bons et des méchants.
Plutôt que de composer ici une antithèse (à votre article), je préfère citer l’approche des philosophes dont près de nous, celle de Comte-Sponville exprimée en détails dans un coffret de 3 CD audio intitulé : « Le méchant, le pervers, le salaud, le médiocre ». (plus de 2 heures d’écoute)
Méchant, salaud, pervers, médiocres : nous le sommes tous, à des degrés divers. J’insiste : à des degrés divers, et c’est ce que j’aurais pu dire à Gaspard Delanuit ci-dessus. Celui qui n’est rien de tout ça est un saint. Et les saints n’ont guère d’avenir ici-bas.
Vous trouverez dans le texte suivant, un extrait , qui concerne le salaud.
J’aime faire des liens entre des citations d’auteurs divers car j’aime les bons étayages. Dans ce texte cité, je relève ceci : " Mieux vaudrait un égoïste lucide et se
sachant responsable de ce qu’il est ou fait, qu’un égoïste satisfait de
soi et convaincu de son bon droit. En langage
sartrien : mieux vaut un égoïste authentique qu’un vrai salaud. « (ACS)
que je compare à cela : » Il ne faut pas avoir peur des gens méchants, ce sont de pauvres diables comme les autres. Les imbéciles seuls sont vraiment redoutables.« (Jean ANOUILH)
Je note seulement que, ce que Anouilh appelle égoïstes lucides sont les les méchants de ACS, et imbécile celui que ACS nomme »égoïste satisfait de son bon droit « , autrement dit, salaud. La boucle est bouclée entre le philosophe et le romancier.
Et pour finir, plutôt que d’accabler les hommes politiques qui seraient tous selon vous et Morphéus, des PNM, je préfère cette vision lucide de Alphonse Allais : « Un criminel est une personne avec des instincts de prédateur et qui n’a pas assez de capital pour fonder une société. » autrement dit un méchant au sens de Conte-Sponville.
Ou cette autre, de Brecht, et qui lui fait écho : » Il y a pire que cambrioler une banque : en fonder une « . Les banquiers aussi, sont »méchants" : ils savent bien ce qu’ils font ! Et pour répondre à Anouilh : pourtant nous n’avons pas peur d’eux.